Les présidentielles au Zimbabwé qui ont duré trois bons mois (du 29 mars au 29 Juin 2008) pourraient s'apparenter à une grande farce pour qui méconnaît le processus historique qui y mène : depuis les simulacres d'indépendance qui ont confié les rênes des pays africains aux commis des ex-empires coloniaux à la mutation de ces mêmes commis en dictateurs dans une indifférence internationale totale, l'Afrique et les africains sont les grands sacrifiés de l'Ordre International. Le plus souvent, l'ONU est impuissante se contentant d'un rôle d'observation, ou alors de résolutions imposant des sanctions qui pèsent sur les populations et jamais sur leurs dirigeants et quand l'ONU avance, elle se constitue en force d'interposition, sans plus. C'est-à-dire en force favorisant le statu quo de l'exercice de la dictature. L'ONU reconnaît les Etats et pas les Nations. Par conséquent, tout Etat, dictatorial ou non, affameur on non, prédateur des richesses publiques ou non, est reconnu à l'ONU au même titre que tous les autres Etats du Monde.
Quant à l'Union Africaine, elle est dans un état contemplatif et en sort sporadiquement pour, elle aussi, observer et quand elle peut faire un peu plus, proposer un gouvernement d'alliance nationale lors des sessions forcément extraordinaires, puisqu'elle n'a pas de culture de la prévention.
A l'aube du 21ème siècle, en Afrique, les mots comme processus démocratique, changement, droits de l'homme, Justice, civilisation qui implique le respect de la vie et de la liberté humaines restent des chimères. La faute à qui ? A un ordre international complice qui cautionne le Pillage d'un côté et prône la Morale dans les discours.
Le Développement Durable sera-t-il, comme la croissance et le développement hier, exclusivement réservé aux pays riches ? Que devient deux des principes fondamentaux de ce Développement Durable savoir celui de la Solidarité, non seulement dans l'espace mais aussi dans le temps d'une part, et celui de la Responsabilité, d'autre part ?
Cette chronologie des évènements est faite pour nous servir d'aide mémoire.
ACTE 1. DIVISER POUR MIEUX REGNER
Souvenons-nous. 1962, un livre «l'Afrique Noire est mal partie» de René Dumont, Ecologiste avant l'heure. Souvenons-nous encore. A la publication de l'ouvrage, beaucoup avait pensé que la formule était exagérée, malgré les démonstrations imparables contenues dans le livre. Ils disaient en chœur, «le pire n'est jamais certain». Pensez donc, une vision aussi sombre et aussi noire, c'était le cas de le dire, une vision aussi noire au moment où les pays africains accédaient à l'indépendance était tout simplement irrecevable. Effectivement, dit aussi crûment, le message avait le tort de transformer l'euphorie des indépendances arrachées au prix des guerres de décolonisation terribles en un épisode déprimant. Bref, cette formule risquait de démolir le rêve d'une victoire arrachée à la force des armes, du poignet et du patriotisme. Les africains voulaient croire que l'Afrique serait désormais gouvernée et gérée par les africains, devenus enfin libres ! COMME C'ETAIT BEAU MAIS NAIF.
Pourtant, les indépendances acquises dans l'improvisation la plus totale, sans aucune période de transition, dans un immense bain de sang, de surcroît, justifiaient à elles toutes seules le titre de l'ouvrage de René Dumont. Déjà les frontières des pays découpées à la fauche devaient mettre la puce à l'oreille. Des ethnies semblables ont été dispersées dans des pays différents et des ethnies différentes regroupées dans un même pays ; ce qui revient d'ailleurs au même. Une application pratique de la théorie cynique : « diviser pour mieux régner ».
Comme si cela ne suffisait pas, les dirigeants africains eux-mêmes ont pris le relais de cet adage qu'ils ont transposé à leur manière en faisant de la préférence ethnique et tribale leur méthode de gouvernance : chaque dirigeant favorise sa Région et ses ressortissants et ignore les autres régions de son Etat. Les germes de l'embrassement sont présents dans ce favoritisme tribal. Mais, les Chefs d'Etat n'en ont cure. Chaque Président exclut les autres ethnies de l'accès aux postes publics, aux Pouvoirs, aux richesses nationales et aux biens publics. On en vient donc à observer que c'est le dirigeant politique, le Chef de l'Etat lui-même qui transforme les différences ethniques naturelles en confrontations guerrières.
Depuis les années 90, ce cycle culmine avec la revendication de la démocratie. Les africains veulent la démocratie. Ceux qui disaient que les africains n'étaient pas prêts pour la démocratie se trompaient. La preuve, combien d'africains sont déjà morts pour cette grande cause ? Des millions. Voici un bilan non exhaustif. 1967-1970, la guerre du Biafra : 1 million de morts. 1994, le Rwanda : un million de morts. Hier, la Somalie, l'Ethiopie, le Libéria, le Sierra Léone, l'Angola, le Congo Brazzaville, le Tchad, le Rwanda, la République démocratique du Congo, la Côte d'Ivoire. Il y a si peu encore, c'était le Kenya et, aujourd'hui encore, le Darfour au Soudan. Comment l'Afrique en est-elle arrivée à avoir des dirigeants sans aucune fibre patriotique ? La "Françafrique", concept popularisé par François-Xavier Verschave (décédé en Juin 2005) donne une clé explicative1.
Pendant les guerres de décolonisation et, bien après, les anciennes colonies se sont livrées à un acte de sabordage spirituel. En tuant systématiquement tous les Leaders indépendantistes, ceux qui revendiquaient les indépendances et qui étaient préparés à prendre la relève, les africains se sont retrouvés en quelque sorte orphelins. Sans pères fondateurs, sans têtes pensantes. Pour couronner le tout, les nouveaux dirigeants ont été choisis puis, installés à la hâte par les anciennes puissances coloniales. Ce qui s'appelait colonisation a pris le nom de coopérations d'Etats. Changement de nom mais pas de procédures ni de méthodes. Plus tard, les essayistes ont appelé cela le néocolonialisme. En clair tout continue comme avant. D'ailleurs, lorsque les dirigeants africains ne convenaient plus à la métropole, un coup d'Etat était dirigé contre eux et ils étaient remplacés par un autre pion. Bob Denard, maître des coups d'Etat en Afrique en a tiré une gloire. Il faut dire que les accords d'assistance militaire étant d'un flou absolu, les bases militaires françaises en Afrique étaient manifestement là pour maintenir l'ordre en Afrique, c'est-à-dire pour protéger le Chef de l'Etat contre son peuple et son opposition. D'ailleurs, il n'y avait et il ne pouvait y avoir qu'un parti unique dans chaque Etat. Opposition zéro. Le Chef de l'Etat en Afrique n'avait donc pas de comptes à rendre à son peuple mais à son ancienne métropole. Robert Mugabe lui a passé ce cap ; il ne rend plus compte qu'à lui-même, convaincu, comme il l'a dit lui même que le Pouvoir lui a été donné depuis les indépendances par Dieu. Si telle est sa conviction profonde, pourquoi avoir organisé des élections ? Le Pouvoir est d'ordre divin ou d'ordre démocratique, pas des deux ordres à la fois, même si les puristes avancent - avec raison - que toute autorité procède de Dieu.
Donc, à l'école des pratiques de la coopération d'Etats, les Chefs d'Etat africains ont retenu trois choses au moins : qu'il fallait systématiquement éliminer les opposants au régime politique, que la corruption et le détournement des fonds publics étaient couverts, dès lors qu'il suffisait de transférer les fonds ainsi détournés dans les institutions bancaires européennes voire de les injecter dans les circuits financiers occidentaux ou de les investir en dehors de l'Afrique. Et ils ont retenu enfin la leçon diabolique : diviser pour mieux régner.
Le Bilan : c'est le désastre actuel.
Acte 2. L'AFRIQUE, NOUVELLES FRONTIERES DU BIG BUSINESS
Souvenons nous encore. Le 26 Février 1885 prenait fin la conférence de Berlin sur le partage de l'Afrique. Convaincus par les militaires, les aventuriers et les philanthropes de tout poil, les responsables politiques comme le républicain français Jules Ferry, le conservateur britannique Benjamin Disraeli, le Roi des Belges, Léopold II qui avait déjà puissamment investi au Congo Léopoldville à titre personnel et bien d'autres encore se sont ralliés à l'idée d'une Afrique sans maître qu'il fallait se partager. Le Chancelier allemand Otto von Bismark convia donc les représentants des Etats-Unis et de 13 pays européens à se répartir les dernières terres qui échappaient encore à la mainmise occidentale, comprendre à la civilisation.
En trois mois, les règles de l'occupation de l'Afrique furent fixées. Liberté de navigation sur les grands fleuves africains ; liberté pour les Etats européens déjà présents sur le littoral d'annexer l'arrière pays correspondant. Attribution à titre privé d'un vaste territoire au cœur de l'Afrique noire au Roi des Belges, Léopold II. Le pays est donc devenu la propriété du Roi des Belges et a été baptisé « Congo Léopoldville » du nom du fleuve Congo et du propriétaire. A sa mort, Léopold II lèguera le Congo à la Belgique. Tout simplement. C'était le temps des colonies.
Puis vint le temps des indépendances,1960. Puis, celui des premiers soubresauts avec la guerre du Biafra en 1967 : guerre pour le pétrole déjà. Comme la guerre du golfe 1 en 1990. Avec la guerre du Biafra on assiste à l'entrée en scène des Humanitaires sous la bannière de « Médecins sans frontières » avec le Ministre français actuel des affaires étrangères, en co-fondateur, Bernard Kouchner, théoricien du droit d'ingérence.
A partir des années 1979, certains dictateurs en Afrique, sûrs de leur impunité, se transforment en Seigneurs de Guerre. Charles Taylor Président du Libéria de 1997 à 2003, en devient l'emblème. Devenu Président, l'ancien Chef des rebelles continuera à régner en parrain en Sierra Léone jusqu'en 2000 lorsque Tony Blair décide d'envoyer les forces spéciales britanniques pour mettre fin au bain de sang en Sierra Léone.
Qui est donc Charles Taylor ? En 1989, Charles Taylor se lance à la conquête de Monrovia, la capitale du Libéria. Il est alors le chef des rebelles du Front national patriotique du Libéria. Pour financer une guerre qui va finalement durer huit ans, Charles Taylor s'allie avec un autre chef de la rébellion en Sierra Léone, Foday Sankoh. Les deux chefs rebelles s'emparent des mines de diamants de la Sierra Leone qui leur permettront d'acheter des armes. Ces diamants de sang atterrissent à Anvers en Belgique où ils sont écoulés. Ils rapporteront un beau pactole à ces 2 Seigneurs de la guerre qu'on estime à 200 millions de dollars au moins. L'armée des rebelles est impitoyable : elle enrôle des jeunes soldats drogués et dressés pour tuer. Les témoignages d'enfants rescapés font état de faits innommables : les enfants étaient enrôlés de force ; ils avaient ordre de tuer y compris leur père et mère, ordre de violer et de mutiler les hommes et les femmes, ordre de piller. Bref, leur mission était de semer la terreur. Une expression est devenue célèbre «manches courtes - manches longues». ».
Dans son livre «Allah n'est pas obligé», l'écrivain ivoirien Ahmadou Kourouma en a donné une description effroyable. Il faut relire ce passage qui dit ceci : « Il faut couper les mains, au maximum de personnes, au maximum de citoyens Sierra Léonais. Il faut couper les mains à tout Sierra Léonais fait prisonnier avant de le renvoyer dans la zone occupée par les forces gouvernementales. Foday donna les ordres et les méthodes et les ordres et les méthodes furent appliqués. On procéda aux « manches courtes » et aux « manches longues ». Les manches courtes c'est quand on ampute les avant bras du patient au coude, les manches longues, c'est lorsqu'on ampute les deux bras aux poignets. Les amputations furent générales, sans exception et sans pitié. Quand une femme se présentait avec son enfant au dos, la femme était amputée et son bébé aussi. Quel que soit l'âge du nourrisson. Autant amputer les citoyens bébés car ce sont de futurs électeurs ».
Il faut noter que pendant ces années de terreur, le business continuait as usual. Au Libéria, les exportateurs européens ou américains de bois et de caoutchouc continuaient leurs affaires comme si de rien n'était. Elu en 1997 avec un slogan de terreur « Il a tué mon père, il a tué ma mère, mais je vote pour lui », en promettant de remettre le pays à sang, s'il n'était pas élu, Charles Taylor est finalement chassé du Pouvoir en 2003 par une nouvelle rébellion. Il s'exile au Nigéria d'où il est extradé à la Haye en 2006, après avoir échoué sa tentative d'évasion vers le Cameroun.
ACTE 1. DIVISER POUR MIEUX REGNER
Souvenons-nous. 1962, un livre «l'Afrique Noire est mal partie» de René Dumont, Ecologiste avant l'heure. Souvenons-nous encore. A la publication de l'ouvrage, beaucoup avait pensé que la formule était exagérée, malgré les démonstrations imparables contenues dans le livre. Ils disaient en chœur, «le pire n'est jamais certain». Pensez donc, une vision aussi sombre et aussi noire, c'était le cas de le dire, une vision aussi noire au moment où les pays africains accédaient à l'indépendance était tout simplement irrecevable. Effectivement, dit aussi crûment, le message avait le tort de transformer l'euphorie des indépendances arrachées au prix des guerres de décolonisation terribles en un épisode déprimant. Bref, cette formule risquait de démolir le rêve d'une victoire arrachée à la force des armes, du poignet et du patriotisme. Les africains voulaient croire que l'Afrique serait désormais gouvernée et gérée par les africains, devenus enfin libres ! COMME C'ETAIT BEAU MAIS NAIF.
Pourtant, les indépendances acquises dans l'improvisation la plus totale, sans aucune période de transition, dans un immense bain de sang, de surcroît, justifiaient à elles toutes seules le titre de l'ouvrage de René Dumont. Déjà les frontières des pays découpées à la fauche devaient mettre la puce à l'oreille. Des ethnies semblables ont été dispersées dans des pays différents et des ethnies différentes regroupées dans un même pays ; ce qui revient d'ailleurs au même. Une application pratique de la théorie cynique : « diviser pour mieux régner ».
Comme si cela ne suffisait pas, les dirigeants africains eux-mêmes ont pris le relais de cet adage qu'ils ont transposé à leur manière en faisant de la préférence ethnique et tribale leur méthode de gouvernance : chaque dirigeant favorise sa Région et ses ressortissants et ignore les autres régions de son Etat. Les germes de l'embrassement sont présents dans ce favoritisme tribal. Mais, les Chefs d'Etat n'en ont cure. Chaque Président exclut les autres ethnies de l'accès aux postes publics, aux Pouvoirs, aux richesses nationales et aux biens publics. On en vient donc à observer que c'est le dirigeant politique, le Chef de l'Etat lui-même qui transforme les différences ethniques naturelles en confrontations guerrières.
Depuis les années 90, ce cycle culmine avec la revendication de la démocratie. Les africains veulent la démocratie. Ceux qui disaient que les africains n'étaient pas prêts pour la démocratie se trompaient. La preuve, combien d'africains sont déjà morts pour cette grande cause ? Des millions. Voici un bilan non exhaustif. 1967-1970, la guerre du Biafra : 1 million de morts. 1994, le Rwanda : un million de morts. Hier, la Somalie, l'Ethiopie, le Libéria, le Sierra Léone, l'Angola, le Congo Brazzaville, le Tchad, le Rwanda, la République démocratique du Congo, la Côte d'Ivoire. Il y a si peu encore, c'était le Kenya et, aujourd'hui encore, le Darfour au Soudan. Comment l'Afrique en est-elle arrivée à avoir des dirigeants sans aucune fibre patriotique ? La "Françafrique", concept popularisé par François-Xavier Verschave (décédé en Juin 2005) donne une clé explicative1.
Pendant les guerres de décolonisation et, bien après, les anciennes colonies se sont livrées à un acte de sabordage spirituel. En tuant systématiquement tous les Leaders indépendantistes, ceux qui revendiquaient les indépendances et qui étaient préparés à prendre la relève, les africains se sont retrouvés en quelque sorte orphelins. Sans pères fondateurs, sans têtes pensantes. Pour couronner le tout, les nouveaux dirigeants ont été choisis puis, installés à la hâte par les anciennes puissances coloniales. Ce qui s'appelait colonisation a pris le nom de coopérations d'Etats. Changement de nom mais pas de procédures ni de méthodes. Plus tard, les essayistes ont appelé cela le néocolonialisme. En clair tout continue comme avant. D'ailleurs, lorsque les dirigeants africains ne convenaient plus à la métropole, un coup d'Etat était dirigé contre eux et ils étaient remplacés par un autre pion. Bob Denard, maître des coups d'Etat en Afrique en a tiré une gloire. Il faut dire que les accords d'assistance militaire étant d'un flou absolu, les bases militaires françaises en Afrique étaient manifestement là pour maintenir l'ordre en Afrique, c'est-à-dire pour protéger le Chef de l'Etat contre son peuple et son opposition. D'ailleurs, il n'y avait et il ne pouvait y avoir qu'un parti unique dans chaque Etat. Opposition zéro. Le Chef de l'Etat en Afrique n'avait donc pas de comptes à rendre à son peuple mais à son ancienne métropole. Robert Mugabe lui a passé ce cap ; il ne rend plus compte qu'à lui-même, convaincu, comme il l'a dit lui même que le Pouvoir lui a été donné depuis les indépendances par Dieu. Si telle est sa conviction profonde, pourquoi avoir organisé des élections ? Le Pouvoir est d'ordre divin ou d'ordre démocratique, pas des deux ordres à la fois, même si les puristes avancent - avec raison - que toute autorité procède de Dieu.
Donc, à l'école des pratiques de la coopération d'Etats, les Chefs d'Etat africains ont retenu trois choses au moins : qu'il fallait systématiquement éliminer les opposants au régime politique, que la corruption et le détournement des fonds publics étaient couverts, dès lors qu'il suffisait de transférer les fonds ainsi détournés dans les institutions bancaires européennes voire de les injecter dans les circuits financiers occidentaux ou de les investir en dehors de l'Afrique. Et ils ont retenu enfin la leçon diabolique : diviser pour mieux régner.
Le Bilan : c'est le désastre actuel.
Acte 2. L'AFRIQUE, NOUVELLES FRONTIERES DU BIG BUSINESS
Souvenons nous encore. Le 26 Février 1885 prenait fin la conférence de Berlin sur le partage de l'Afrique. Convaincus par les militaires, les aventuriers et les philanthropes de tout poil, les responsables politiques comme le républicain français Jules Ferry, le conservateur britannique Benjamin Disraeli, le Roi des Belges, Léopold II qui avait déjà puissamment investi au Congo Léopoldville à titre personnel et bien d'autres encore se sont ralliés à l'idée d'une Afrique sans maître qu'il fallait se partager. Le Chancelier allemand Otto von Bismark convia donc les représentants des Etats-Unis et de 13 pays européens à se répartir les dernières terres qui échappaient encore à la mainmise occidentale, comprendre à la civilisation.
En trois mois, les règles de l'occupation de l'Afrique furent fixées. Liberté de navigation sur les grands fleuves africains ; liberté pour les Etats européens déjà présents sur le littoral d'annexer l'arrière pays correspondant. Attribution à titre privé d'un vaste territoire au cœur de l'Afrique noire au Roi des Belges, Léopold II. Le pays est donc devenu la propriété du Roi des Belges et a été baptisé « Congo Léopoldville » du nom du fleuve Congo et du propriétaire. A sa mort, Léopold II lèguera le Congo à la Belgique. Tout simplement. C'était le temps des colonies.
Puis vint le temps des indépendances,1960. Puis, celui des premiers soubresauts avec la guerre du Biafra en 1967 : guerre pour le pétrole déjà. Comme la guerre du golfe 1 en 1990. Avec la guerre du Biafra on assiste à l'entrée en scène des Humanitaires sous la bannière de « Médecins sans frontières » avec le Ministre français actuel des affaires étrangères, en co-fondateur, Bernard Kouchner, théoricien du droit d'ingérence.
A partir des années 1979, certains dictateurs en Afrique, sûrs de leur impunité, se transforment en Seigneurs de Guerre. Charles Taylor Président du Libéria de 1997 à 2003, en devient l'emblème. Devenu Président, l'ancien Chef des rebelles continuera à régner en parrain en Sierra Léone jusqu'en 2000 lorsque Tony Blair décide d'envoyer les forces spéciales britanniques pour mettre fin au bain de sang en Sierra Léone.
Qui est donc Charles Taylor ? En 1989, Charles Taylor se lance à la conquête de Monrovia, la capitale du Libéria. Il est alors le chef des rebelles du Front national patriotique du Libéria. Pour financer une guerre qui va finalement durer huit ans, Charles Taylor s'allie avec un autre chef de la rébellion en Sierra Léone, Foday Sankoh. Les deux chefs rebelles s'emparent des mines de diamants de la Sierra Leone qui leur permettront d'acheter des armes. Ces diamants de sang atterrissent à Anvers en Belgique où ils sont écoulés. Ils rapporteront un beau pactole à ces 2 Seigneurs de la guerre qu'on estime à 200 millions de dollars au moins. L'armée des rebelles est impitoyable : elle enrôle des jeunes soldats drogués et dressés pour tuer. Les témoignages d'enfants rescapés font état de faits innommables : les enfants étaient enrôlés de force ; ils avaient ordre de tuer y compris leur père et mère, ordre de violer et de mutiler les hommes et les femmes, ordre de piller. Bref, leur mission était de semer la terreur. Une expression est devenue célèbre «manches courtes - manches longues». ».
Dans son livre «Allah n'est pas obligé», l'écrivain ivoirien Ahmadou Kourouma en a donné une description effroyable. Il faut relire ce passage qui dit ceci : « Il faut couper les mains, au maximum de personnes, au maximum de citoyens Sierra Léonais. Il faut couper les mains à tout Sierra Léonais fait prisonnier avant de le renvoyer dans la zone occupée par les forces gouvernementales. Foday donna les ordres et les méthodes et les ordres et les méthodes furent appliqués. On procéda aux « manches courtes » et aux « manches longues ». Les manches courtes c'est quand on ampute les avant bras du patient au coude, les manches longues, c'est lorsqu'on ampute les deux bras aux poignets. Les amputations furent générales, sans exception et sans pitié. Quand une femme se présentait avec son enfant au dos, la femme était amputée et son bébé aussi. Quel que soit l'âge du nourrisson. Autant amputer les citoyens bébés car ce sont de futurs électeurs ».
Il faut noter que pendant ces années de terreur, le business continuait as usual. Au Libéria, les exportateurs européens ou américains de bois et de caoutchouc continuaient leurs affaires comme si de rien n'était. Elu en 1997 avec un slogan de terreur « Il a tué mon père, il a tué ma mère, mais je vote pour lui », en promettant de remettre le pays à sang, s'il n'était pas élu, Charles Taylor est finalement chassé du Pouvoir en 2003 par une nouvelle rébellion. Il s'exile au Nigéria d'où il est extradé à la Haye en 2006, après avoir échoué sa tentative d'évasion vers le Cameroun.
A la Cour spéciale pour la Sierra Léone (CSSL) qui siège exceptionnellement à la Cour Pénale internationale (CPI) à la Haye, en raison des troubles que le procès de ce parrain aurait pu faire courir à la sous région, Charles Taylor doit répondre de deux chefs d'accusation « crimes de guerres » et « crimes contre l'humanité ». 2003 marque la chute de Charles Taylor et la fin d'un autre dictateur sanguinaire, exilé en Arabie Saoudite : la mort d'un certain Idi Amin, Président de l'Ouganda, arrivé au Pouvoir à la faveur d'un coup d'Etat. Il dirigera l'Ouganda de 1971 à 1979. Son régime est accusé d'avoir fait entre 300 000 et 500 000 morts. Des civils opposants au régime.
Acte 3. L'AFRIQUE A NU
Voilà donc l'Afrique en pleine interrogation, depuis qu'elle observe qu'elle peut créer des dictateurs encore plus sanguinaires que les ex-colons. L'Afrique qui ne peut plus tout mettre sur le dos de la colonisation. L'Afrique qui ne peut plus se reposer sur les coopérations d'Etat. L'Afrique face au Miroir. Seule depuis la conférence de Berlin de 1885. L'Afrique face au destin qu'elle semble appeler depuis 1985 avec un slogan local : « l'africanisation des cadres ».
Nous sommes en 1985. 25 ans seulement après les indépendances durement conquises, le rêve d'une Afrique en voie de décollage économique commence à s'écrouler. Les premiers signes de la faillite des Etats sont apparus en 1979 avec la chute du cours du cacao et se sont accentués sur toute la décennie qui a suivi. C'est au bout de cette lente agonie de la chute des cours des matières premières, que le FMI entre en scène en Afrique avec ses fameux plans d'ajustements structurels, pour assainir les comptes publics et la gestion des affaires de l'Etat. Curieusement, l'orthodoxie économique implacable des Plans d'ajustements structurels a eu pour effet immédiat d'accélérer la crise économique en y ajoutant la faillite sociale. Au point que le FMI a été obligé d'ajuster socialement les plans d'ajustements structurels. Avouez que ajuster l'ajustement, cela ne manquait pas de sel. Reste que le FMI a quand même ouvert une brèche dans une comptabilité publique hermétique. Sans marges de manœuvre, le même FMI a prescrit à l'Afrique un autre poison lent : la privatisation de tout ce que l'Etat ne peut pas économiquement viabiliser. Autant dire de presque tout en Afrique. La grande braderie s'est donc mise en place. Au final, deux acteurs dominent l'Afrique actuelle : les Organisations non gouvernementales financées à coups de millions d'euros ou de dollars par les Etats occidentaux et les multinationales, les nouveaux prédateurs. Il semblerait que les premiers employeurs en Afrique aujourd'hui soient les ONG, encore une curiosité.
Souvenons nous encore. Après la chute du mur de Berlin, en 1989, François Mitterand a eu une phrase heureuse lors du sommet franco africain de la Baule «l'aide contre la démocratie». Tout le monde avait applaudi. Hélas, hélas, la joie fut de courte durée, puisqu'on sait depuis que le Président était personnellement lié d'amitié avec le Président rwandais Hutu Habyarimana, tué par un missile terroriste en plein vol, alors que celui-ci rentrait au Rwanda. Les Hutus ont attribué cet acte aux Tutsis. On connaît la suite : un génocide et 1 million de morts. Dans la province du Kivu, province de la République démocratique du Congo, ex Congo Léopoldville, proche du Rwanda, les viols, les meurtres et les crimes issus de cette guerre du Rwanda viennent à peine de s'éteindre et encore, cela reste à vérifier.
Depuis le discours de la Baule, l'aide contre la démocratie, non seulement il n'y a pas eu de démocratie, l'aide n'a pas été interrompue pour autant et en plus la majorité des chefs d'Etats africains qui étaient déjà au Pouvoir en 1989 sont toujours au Pouvoir. Certains d'entre eux, envisagent même de recourir au changement de la Constitution pour rester au Pouvoir à vie. Et la communauté internationale ne dit rien. Si, elle partage l'Afrique entre les ONG, les nouvelles fondations civiles, les Evangélistes et les multinationales, comme les grandes puissances se l'étaient partagée auparavant à Berlin en 1885.
Pendant ce temps-là, l'Union africaine a eu toutes les peines du Monde pour gérer la crise au Kenya, comme toutes les autres crises du continent dont celle du Zimbabwe. Après Desmond Tutu, Prix Nobel de la Paix en 1984, ancien Archevèque du cap, ce qui lui confère une autorité morale en Afrique, Kofi Annan, l'ex secrétaire Général de l'ONU a pris le relais de la médiation entre le Président Kenyan élu en fraude, Mwai Kibaki et son rival malheureux, Raila Odinga. Le compromis : le Président frauduleux reste en place, le candidat volé obtient un lot de consolation en devenant Premier Ministre. L'Afrique était donc bel et bien mal partie. Et elle risque de repartir mal tant que les pays occidentaux continueront par exemple à lui vendre des armes dont elle n'a que faire. L'Union européenne en a pris acte. Tout sauf les armes pour bénéficier de l'aide européenne. On jugera dans les faits.
Là-dessus, le Président Nicolas Sarkozy, lors de sa visite africaine en Juin 2007, déclarait à l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar que : «l'Africain doit entrer davantage dans l'histoire. Jamais a-t-il dit, l'africain ne s'élance vers l'avenir. Jamais il ne lui vient à l'idée de sortir de la répétition pour s'inventer un destin». Les africanistes et les africains ont reçu cette phrase comme une balle en plein coeur. Sous le choc, certains avaient même cru qu'il s'agissait de l'acte de décès de la Françafrique. Ici en France, Bernard Henri Lévy a qualifié la plume de l'Elysée de « raciste » et celui-ci, Henri Guaino a répondu à Bernard Henri Lévy qu'il était un « gros con ». Personnellement, je ne crois pas que les propos de Dakar du Président Sarkozy soient dénués d'objectivité. Par contre, quand il dit à Libreville, à la suite de Dakar, « que la colonisation n'est pas responsable des guerres sanglantes que se font les africains entre eux, des génocides, des dictateurs, du fanatisme, de la corruption », la réponse est plus nuancée. Ce n'est effectivement pas la faute de la colonisation. C'est celle de la coopération d'Etats. La colonisation est venue avec de vrais missionnaires et des businessmen à visage découvert. La coopération d'Etats est venue avec des faux prédicateurs. Le FMI lui promet carrément de faux Sauveurs à l'Afrique. Quant aux ONG, ce n'est pas une solution durable. En fait, tous ceux qui prétendent aider l'Afrique se servent copieusement au passage.Comment peut-il en être autrement puisque les premiers à se servir copieusement sont les dirigeants africains.
Et les africains dans tout ça, me direz vous ? En pleine quête identitaire, ils ont découvert qu'ils seraient descendants de l'Egypte des pharaons Noirs. Imhotep est devenu leur emblème et Cheikh Anta Diop, l'égyptologue, leur icône. Un site Africamaat, « l'Afrique de tous les savoirs » porte haut et fort cette quête. Un autre « Ankh » de Mr. M'backe concentre la recherche appliquée à ce sujet. Alors, quand le Président Nicolas Sarkozy leur dit que « l'Africain doit entrer dans l'Histoire », au sein du temple du savoir baptisé Cheikh Anta Diop, vous comprenez le cri d'horreur ! Quoi, nous dire ça à nous, les descendants de la civilisation Egyptienne et Nubienne ! L'Egypte qui a tout inventé : l'urbanité, l'architecture, les mathématiques, la politique, tous les savoirs quoi. S'entendre dire, je cite le Président de la République que : « l'homme africain ne serait pas assez entré dans l'histoire ; que dans son imaginaire il n'y a pas de place ni pour l'aventure humaine, ni pour l'idée de progrès, Jamais il ne s'élance vers l'avenir ». C'en était trop. La vérité c'est que, devant une telle charge civilisationnelle, l'Afrique n'a rien à opposer, elle est nue. A Dakar, le choc a été tel qu'une historienne malienne, a proposé à ses collègues de mettre en place un comité interafricain de rédaction de l'histoire de l'Afrique à l'intention du Président de la République française.
Fausse route. Une telle initiative n'a de sens que si elle s'adresse d'abord aux élites africaines et si elle sert de base d'éducation aux premiers concernés : les africains bien sûr. Cela fait trop longtemps que l'Afrique louvoie, tâtonne et se fourvoie et que le monde entier accepte l'inacceptable quand il a lieu en Afrique. Foin de résolutions et des sanctions. Voici venu le temps de l'action. Cette action pourrait prendre la forme d'une exigence simple à mettre en oeuvre : soumettre la reconnaissance des Etats à l'ONU, l'aide au développement et l'installation des multinationales à une triple charte
- La supervision des élections par un comité d'observation international dans les pays d'Afrique Noire où règne une suspicion généralisée de fraudes électorales depuis les années de revendication, 1990
- La non reconnaissance par l'ONU de tout état coupable de fraudes électorales
- L'application du droit d'ingérence partout où des hommes et des femmes sont emprisonnés, tués et mutilés pour les libertés humaines.
Combattre la pauvreté et la misère, oeuvrer pour le développement des pays pauvres ne peuvent être possible que dans un cadre de libertés et de respect de la vie. Le Développement Durable est une culture de la vie et non celle de la Mort. Le Développement Durable est une culture du Renouvellement et non celle des «Natures mortes» qui singent la vie sans être la Vie. C'est tout le mal que l'on peut souhaiter à l'Union Africaine.
Elise Mbock.
30 juin 2008.
1. Vous trouverez dans mon livre "Le clonage institutionnel" (2007), pp. 91-118 , un guide complet de la "Françafrique" dont le Secrétaire d'Etat français à la Coopération, Jean-Marie Bockel, avait invité le Président de la République à "signer l'acte de décès", conformément aux promesses du candidat Nicolas Sarkozy. Invitation qui a valu à l'intéressé un changement de portefeuille disciplinaire.
lundi 28 juillet 2008
La Françafrique
1. La Françafrique
Je commencerais par une précaution oratoire : mon exposé en prendra forcément l’allure puisqu’il me faut résumer en peu de temps environ mille pages de faits et d’analyses, assorties de plus de deux mille notes - le contenu des deux ouvrages que j’ai publiés récemment : La Françafrique et Noir Silence . J’y renvoie ceux qui veulent du détail, de la précision, davantage de nuances. Ici, j’essaierai de dégager des lignes de force, en relation avec la question qui nous préoccupe ce jour.
Il me faut d’abord rappeler brièvement les schémas de fonctionnement de la politique franco-africaine, ses logiques. Il n’est pas possible, sinon, de situer les responsabilités dans la succession de crimes contre l’humanité et de génocides qu’elle a couverts, ou parfois agencés. On peut représenter cette politique par deux schémas : celui de l’iceberg, et celui d’un réseau pyramidal, dont la tête saute à la mort de Pompidou pour laisser place à la juxtaposition d’une douzaine de réseaux et lobbies parallèles.
Dès son retour au pouvoir en 1958, De Gaulle comprend qu’il est acculé à accorder les indépendances africaines. Les discours décolonisateurs américain et soviétique renforcent en effet le mouvement des peuples. Il accorde donc ces indépendances : c’est la face émergée de l’iceberg, toute blanche, "la France amie de l’Afrique", etc. En même temps, De Gaulle demande à son bras droit Jacques Foccart de mettre en place un système de dépendance intégrale : il s’agit de conserver un cortège d’États clients, l’accès à des matières premières stratégiques, et la dîme pour son parti politique. Sous la légalité proclamée s’installe donc une illégalité de fait. Organiser cette illégalité sur quarante années n’a pu se faire que par des moyens illégaux, inavoués.
Foccart commence par sélectionner des chefs d’État "amis de la France" - par la propagande, des fraudes électorales massives, et deux punitions exemplaires : l’épouvantable répression des indépendantistes camerounais, l’élimination du président togolais élu malgré la fraude, Sylvanus Olympio. Le seul rescapé de ses complots, Sékou Touré, en deviendra paranoïaque. Foccart tient son "pré-carré" par un contrôle économique, monétaire, militaire et barbouzard. La convertibilité du franc CFA permet tous les circuits parallèles d’évasion de capitaux, de la rente des matières premières et de l’aide publique au développement. Paris impose une série d’accords militaires léonins, largement secrets. Chaque chef d’État est chaperonné par un officier de la DGSE, qui en principe le protège, mais peut aussi favoriser son élimination, comme dans le cas d’Olympio. Les Services français recourent au besoin à des groupes de mercenaires ou des officines de vente d’armes. Ils disposent de ressources supplémentaires et de faux nez commodes grâce à une série d’entreprises, grandes ou petites. Loïk Le Floch-Prigent l’avoue carrément dans sa confession : Elf a été constituée, entre autres, à cet effet. De même, quantité de PME de fournitures ou de "sécurité" ont permis, par leurs surfacturations, de financer les aventures tricolores des Denard et compagnie, au Congo-Kinshasa, au Nigeria, aux Comores, etc. - jusqu’à l’envoi de mercenaires serbes au Zaïre. Cette constellation de moyens de dépendance illégale est tout à fait attestée. Ceux qui ont vécu durant ces quarante dernières années dans les pays francophones au sud du Sahara ne discutent pas cette influence prépondérante de la France - qui est, j’insiste, une illégalité, puisque la légalité, c’est l’indépendance. Prenez le cas du Gabon et de sa rente pétrolière - la différence entre le coût d’extraction et le prix du marché. Cet argent, plus d’une centaine de milliards de francs depuis 1960, s’est comme évaporé. Il n’y a pas grand-chose de légal dans cette affaire. Pendant ce temps, les Gabonais sont parmi les peuples de la terre les plus mal soignés. Autrement dit, ils n’ont guère vu la couleur de leur or noir, ils en ont été spoliés. Depuis l’Élysée, donc, Foccart tenait les fils militaires et civils de son réseau occulte, très arrosé. Lorsque Giscard l’a limogé, la tête de ce réseau pyramidal a sauté, d’autres réseaux et lobbies ont conquis leur autonomie. En caricaturant, on est passé du réseau Foccart, avec une stratégie de raison d’État contrôlée depuis la présidence de la République, aux frères et neveux de Giscard, aux fils de Mitterrand et Pasqua... À la tête d’Elf, on est passé de Guillaumat, ancien ministre des Armées, aux frasques mégalomanes du couple Le Floch, manipulé par l’inquiétant Sirven. Une douzaine de réseaux ou lobbies se juxtaposent, plus ou moins autonomes, avec chacun leur micro-stratégie - un peu comme un manège d’autos tamponneuses. C’est devenu cela, la politique africaine de la France. Ce qui complique la question de la responsabilité. Il n’y a plus un décideur, Foccart, rendant compte quotidiennement à De Gaulle. Il y a de multiples (ir)responsables, des chefs de réseaux jusqu’aux échelons subalternes, s’accoutumant à la délinquance, au crime économique et politique. Et puis il y a une responsabilité supérieure : tous les présidents de la République et les Premiers ministres depuis vingt-cinq ans ont parfaitement toléré ce système devenu chaotique, incontrôlable, tout en sachant que ce système est criminel, que ses acteurs pratiquent des méthodes de voyous, qu’ils disposent de caisses noires phénoménales, qu’ils interviennent dans un contexte dégradé par la manipulation de l’ethnicité, et qu’ils sont parfois aussi peu lucides qu’une bande d’ingénieurs ivres dans une centrale de Tchernobyl. La responsabilité la plus grande appartient à ceux qui autorisent ce n’importe quoi.
Énumérons ces réseaux et lobbies. Le réseau initial, le réseau Foccart, a été légué à Jacques Chirac. Dès 1970, Charles Pasqua s’est disputé avec Foccart. Il a édifié, à son compte, un puissant réseau. Celui de Giscard n’a pas eu la même ampleur, ni celui des Mitterrand père et fils (souvent allié au réseau Pasqua). Il faudrait encore citer le réseau d’Alain Madelin et celui de Michel Rocard, ascendant. À côté, quelques grandes entreprises mènent leur propre stratégie de monopole. Elf gouverne trois ou quatre pays, comme le Gabon, le Cameroun, le Congo-Brazzaville, elle fait la politique de la France en Angola ou au Nigeria, etc. Le groupe Bouygues contrôle les services publics en Côte d’Ivoire et a bénéficié de gros marchés privilégiés, tout comme Suez-Lyonnaise-Dumez et son méga-corrupteur André Kamel. Le groupe Bolloré a bâti un empire africain dans le transport, la logistique, le tabac, et d’autres matières premières agricoles ou sylvicoles. Il est en passe de remplacer Elf pour la qualité de ses liens avec les services secrets : son "Monsieur Afrique", Michel Roussin, est l’ancien numéro deux de la DGSE. Il y a ensuite l’État-major, où la plupart des officiers ont connu des carrières africaines accélérées : il fait la politique de la France à Djibouti et au Tchad. Il y a les différents services secrets, généralement rivaux : la DGSE, pionnière et encore pivot, mais aussi la DRM (Direction du renseignement militaire), qui a joué un rôle important au Rwanda ; la DST (Direction de la surveillance du territoire), qui s’aventure hors de l’Hexagone dans des pays comme le Soudan, l’Algérie, la Mauritanie, le Gabon ou le Burkina , la DPSD (Direction de la protection et de la sécurité de la Défense), ex-Sécurité militaire, qui est censée contrôler les trafics d’armes et les mercenaires, et dont je montre dans Noir silence qu’elle y est totalement mêlée. Il faut aussi tenir compte d’excroissances francs-maçonnes, notamment à la Grande Loge nationale française, héritière des loges coloniales, où l’on retrouve à la fois les généraux Déby, Sassou-Nguesso, Compaoré et Gueï, Omar Bongo et les deux cents principaux décideurs gabonais, les anciens ministres Roussin et Godfrain, une bonne partie de l’establishment de l’armée, des Services, des médias français, ainsi que les grands aiguilleurs de la corruption (Méry, Pacary, Crozemarie,...). Citons encore les Rose-Croix, très influents en Afrique centrale, des sectes diverses, etc.
On peut se représenter le système de décision franco-africain comme une grille de mots croisés. En chacun de ces réseaux et lobbies, représentés comme des colonnes verticales, peuvent coexister, telles des strates horizontales, toute une série de motivations, depuis les zones les moins rationnelles du cerveau jusqu’aux plus intellectuelles. Partons des strates les plus basses : on rencontre les affaires de mœurs, qui ne peuvent être passées sous silence parce que, omniprésentes, elles procurent des moyens de chantage considérables sur un certain nombre de personnalités françaises ; on remonte à l’avidité criminelle (trafics d’armes, de mercenaires, de drogue, blanchiment d’argent), puis au lucre rentier, la captation des matières premières et de l’aide au développement (elle n’est pas présentée comme criminelle, mais l’exploitation du pétrole ou de la forêt s’accompagne souvent d’assassinats politiques, de guerres civiles, ou de massacres de populations). Continuant de remonter l’échelle des motivations, on trouve les corporatismes militaires, les copinages entre l’armée française et un certain nombre de chefs d’État militaires, avant ou après leurs coups d’État. On croise ensuite les obsessions ou schémas géopolitiques : le syndrome de Fachoda - la phobie des Anglo-Saxons -, la grande politique arabe de la France, la défense de la Francophonie, voire certaines idées plus généreuses. En fait, pour comprendre la politique de la France dans un pays africain, il faut chaque fois remplir cette grille de mots croisés : il faut se demander, au Rwanda, au Togo ou ailleurs, quels sont les réseaux présents et quelles sont leurs motivations ; les cases de la grille représentent leurs conjonctions ; lorsque, dans un pays, un réseau a une motivation précise, on remplit d’un gris plus ou moins foncé la case correspondante, selon l’influence locale du réseau et la force de cette motivation. Chaque réseau, rappelons-le, a souvent plusieurs motivations : certains vont à la fois défendre la grandeur de la France, avoir des intérêts privés considérables, être pris dans des mécanismes de chantage, etc. Cet ensemble de cases plus ou moins noircies, différent d’un pays à l’autre, fournit la représentation de systèmes complexes, dépendant aussi des liens avec les dirigeants africains. Car si je parle de "Françafrique", c’est que tout ce système fonctionne grâce à la mise en place, la protection et la pérennisation des chefs d’État "amis", de leurs régimes claniques et clientélistes, dont certains ont partiellement inversé la relation de dépendance, tant ils ont accumulé les moyens de pression sur les décideurs français.
Ce cadre étant esquissé, ajoutons quelques indications sur l’iceberg avant de passer aux différents crimes contre l’humanité et génocide(s) commis depuis quarante ans au gré de ses dérives.
La majeure partie de la relation se passe en dessous de la ligne de flottaison, dans une zone sombre. Il faut s’accoutumer à des règles de fonctionnement souterraines (ou sous-marines), qui n’ont pas grand-chose à voir avec celles que nous connaissons, avec la légalité internationale, la fiabilité de l’information ou le théâtre politique hexagonal. Ainsi, l’opposition droite/gauche y est largement dépassée. Charles Pasqua et François Mitterrand se rencontraient régulièrement dans une villa d’Elf. Ils avaient la même conception de l’Afrique, à base de pessimisme cynique. Les fréquentes alliances entre les réseaux Pasqua et Mitterrand avaient de quoi dérouter, dans les années quatre-vingt, les électeurs de leurs partis respectifs.
Sur un autre registre, Loïk Le Floch-Prigent a confirmé récemment, dans un documentaire d’Arte, qu’Elf armait les deux côtés de la terrible guerre civile angolaise, qui a fait des centaines de milliers de morts, transformant l’un des pays les plus riches d’Afrique en l’un des pays les plus pauvres. Total a fait de même. Dans la guerre civile au Congo-Brazzaville, les réseaux français ont également armé et financé les deux camps. C’est arrivé aussi au Tchad, etc. La première fois que nous avons rencontré ce double jeu, nous avons été surpris. En fait, c’est assez courant. Cela permet de maintenir un pays dans un état exsangue, avec un État diminué, auquel il est plus facile d’arracher des concessions.
Explorant la face immergée de l’iceberg, nous avons découvert que ceux qui avaient pris le pouvoir sur Elf à partir des années 80 étaient d’abord des vendeurs d’armes : ce n’étaient pas les pétroliers qui faisaient accessoirement des ventes d’armes, mais des gens dont la compétence principale était la vente d’armes qui étaient devenus les stratèges de la conquête pétrolière : les Alfred Sirven, Étienne Leandri, Pierre Léthier ou leurs disciples. Pourquoi l’affaire Elf est-elle partie d’une vente d’armes (à Taiwan, en apparence du moins) ? Parce que ce sont les mêmes réseaux et circuits de corruption. L’intersection est très large entre ventes d’armes et de pétrole. De même entre ces ventes et les Services. Sirven est un honorable correspondant de la DGSE, il était "traité" par le numéro deux de la DGSE, Pierre Léthier - que l’on retrouve dans une autre affaire Elf, Mitterrand-Kohl ou Leuna-Minol, révélatrice de l’état de nos démocraties européennes. Ainsi, une partie des fonds gigantesques de la rente pétrolière (comme de l’exploitation forestière) et des commissions sur les ventes d’armes sont récupérées par les gens des services secrets, qui multiplient par trois, cinq ou davantage les crédits votés par le Parlement. Cela leur permet de financer des guerres secrètes, ou les "coups tordus" dont ils se sont fait une réputation depuis la guerre d’Algérie. Accessoirement, avec au moins trois milliards de francs sur ses comptes en Suisse, Sirven peut se vanter d’avoir acheté la quasi-totalité de la classe politique française...
En regardant d’encore plus près le fonctionnement de ces gens des Services, on s’aperçoit que leurs réseaux sont branchés de longue date sur le trafic de drogue, depuis la guerre d’Indochine, et sur les circuits africains du blanchiment d’argent, via les loteries, paris hippiques et casinos. À cet égard, certains pays comme les Comores, Djibouti ou la Guinée équatoriale font figure de plaques tournantes, objets de convoitises récurrentes. L’ampleur de ces intersections, comme on dit en mathématiques, révèle le délabrement des régulations financières et démocratiques. Quelle rationalité subsiste-t-il dans les décisions politiques de la France vis-à-vis de l’Afrique ? Quelle capacité d’informer pour les médias français, au milieu de telles pressions ?
J’en arrive aux crimes contre l’humanité et aux génocides qui ont été commis durant cette période, dans les pays soumis à l’influence française. Il convient, je le rappelle, de distinguer deux périodes : avant 1974, la responsabilité élyséenne, sous la baguette de Foccart, est dominante ; après, on entre dans l’ère de l’"irresponsabilité" partagée, encouragée. Je rappelle aussi que l’hôte actuel de l’Élysée, Jacques Chirac, est l’héritier du réseau et des méthodes de Foccart. Sans la même exclusivité, certes, mais il est quand même le chef des Armées et le patron de la DGSE. De 1955 à 1970 (avec une pointe de 1957 à 1963), la France déclenche une guerre semblable à celle du Vietnam pour écraser le mouvement indépendantiste UPC de Ruben Um Nyobé. Une répression épouvantable fait de cent à quatre cent mille morts (le bilan n’a jamais pu être fait). Elle ne figure dans aucun manuel français d’histoire, bien entendu. Ce massacre a pris rapidement une tournure raciste, c’est-à-dire qu’on a stigmatisé les ennemis politiques comme appartenant à une seule ethnie, les Bamiléké - ce qui n’était pas vrai. On a attisé et cristallisé une haine ethnique. Un officier français, le colonel Lamberton, a écrit dans une revue militaire un passage que je suis obligé de vous citer tellement il évoque des tragédies plus actuelles : « Le Cameroun s’engage sur les chemins de l’indépendance avec dans sa chaussure un caillou bien gênant. Ce caillou, c’est la présence d’une minorité ethnique, les Bamiléké, en proie à des convulsions dont l’origine ni les causes ne sont claires pour personne. [...] Qu’un groupe de populations nègres réunisse tant de facteurs de puissance et de cohésion, n’est pas si banal en Afrique Centrale. [...] L’histoire obscure des Bamiléké n’aurait d’autre intérêt qu’anecdotique si elle ne montrait à quel point ce peuple est étranger au Cameroun ».
La volonté de « puissance », la fable du peuple « étranger »... Moyennant quoi, on a massacré dans des proportions indicibles. Il y a deux, trois ans, quand j’ai enquêté sur cette guerre atroce, les gens qui l’avaient connu n’osaient toujours pas en parler, tellement ils restaient terrorisés. C’est inimaginable. La décolonisation de l’Afrique subsaharienne a été inaugurée par un vaste et long crime contre l’humanité, commis par des troupes françaises et leurs auxiliaires africains, les fameux "tirailleurs sénégalais" - plutôt tchadiens en l’occurrence.
Ensuite il y a eu la guerre du Biafra. Elle est plus connue sous l’angle de l’invention des Médecins Sans Frontières. Mais la réalité n’a pas grand-chose à voir avec ce qui nous a été raconté en France, version humanitaire . La Françafrique a soutenu dès le début une tentative de sécession de la province pétrolière du Nigeria, contre la volonté d’une majorité de ses habitants. Foccart, depuis l’Élysée, et le président ivoirien Houphouët ont mené cette guerre contre les Anglo-Saxons, fournissant une grande partie de la logistique et de l’armement, avec le Gabon comme base arrière. L’emblème de la Croix-Rouge a été vite détourné : les avions soi-disant destinés au pont aérien humanitaire livraient aussi des armes. Jean-Franklin Narodetzki a parlé ce matin de l’invention du "militaro-humanitaire" à propos de la guerre civile en Bosnie : je crois qu’elle a eu lieu beaucoup plus tôt, dès la guerre du Biafra.
Dans son livre extrêmement documenté, La politique africaine d’Houphouët-Boigny , Jacques Baulin a écrit à ce sujet un chapitre édifiant. Une société suisse était chargée de la propagande du Biafra. Baulin a retrouvé ses argumentaires. Le gouvernement fédéral du Nigeria était accusé de vouloir affamer les Biafrais. Il y a eu certes une famine très importante dans le réduit sécessionniste. Mais c’est le camp séparatiste qui a refusé la proposition d’un approvisionnement diurne : il voulait conserver les vols nocturnes mêlant les armes à la nourriture. La manipulation de l’humanitaire, au grand dam des populations civiles, ne date pas d’hier.
En 1972, au Burundi, la dictature militaire tutsie a procédé au massacre systématique de l’élite hutue - quelque 200 000 personnes : un crime contre l’humanité massif, qui peut être qualifié de massacre génocidaire, sinon de génocide. La France était l’alliée du régime burundais, les moyens de sa coopération militaire ont facilité les massacres. Une responsabilité bien peu connue. Tout comme celle des réseaux françafricains dans les atroces guerres civiles du Liberia et de la Sierra Leone.
En 1987, la Libye et Foccart font assassiner Sankara, avec la complicité d’Houphouët. Leur ami Blaise Compaoré prend les rênes du Burkina. Tout ce beau monde, y compris le général ivoirien Robert Gueï, prépare l’agression du Liberia "anglo-saxon", fin 1989, par les commandos de l’entrepreneur de guerre Charles Taylor. Deux ou trois ans plus tard, un disciple de Taylor, Foday Sankoh, monte une succursale en Sierra Leone, le sinistre RUF. La Françafrique a longuement soutenu et approvisionné, par ses achats de matières premières (bois, caoutchouc, diamants) et ses trafics d’armes, ces deux guérillas siamoises qui ont alerté la planète par une surenchère dans l’horreur - jusqu’aux loteries à l’amputation .
Toujours dans la même logique de concurrence avec les Anglo-Saxons, la Françafrique a établi un avant-poste au Rwanda. Je laisse à Jean-François Dupaquier le soin de parler des responsabilités françaises dans cette affaire, qui sont incroyables. Si l’on se réfère à la grille indiquée plus haut, on observera à l’époque, auprès du régime Habyarimana et du Hutu power, la présence du réseau Mitterrand, avec différentes motivations que je vous laisse imaginer. Il y avait aussi la DRM, qui a joué un rôle de propagande très important, ne cessant de dénigrer les Tutsis, qualifiés de "Khmers noirs". Les génocidaires, eux, appelaient les Tutsis des "cancrelats". À leurs côtés, les Services français n’ont pas trouvé mieux que de lancer une "Opération insecticide", via Paul Barril . Ce travail de diabolisation n’a pas été sans effets...
Je terminerai ce trop rapide survol par les crimes contre l’humanité massifs au Congo-Brazzaville . Après un premier coup d’État manqué en 1991, la Françafrique a restauré le dictateur déchu Denis Sassou-Nguesso en 1997, au terme d’une guerre civile. Celui-ci ayant repris ses habitudes autocratiques et prédatrices, la guerre est renée de ses cendres, entraînant une répression épouvantable. Les troupes ou plutôt les milices de Sassou y ont été secondées par une coalition françafricaine de circonstance : un corps expéditionnaire venu de l’Angola (un régime allié d’Elf, de Chirac et des réseaux Pasqua) ; un contingent tchadien de l’ami Idriss Déby ; des restes de la Garde présidentielle de Mobutu et des forces rwandaises qui encadrèrent le génocide ; des mercenaires français, et de "vrais-faux mercenaires", c’est-à-dire des militaires tricolores déguisés en mercenaires ; le tout avec l’argent d’Elf, de Bolloré, de grandes banques françaises. Entre décembre 1998 et décembre 1999, les agressions à connotation ethnique contre les populations civiles, au sud de Brazzaville et du pays, ont fait au moins autant de victimes que, durant la même période, au Kosovo, à Timor Est et en Tchétchénie réunis - en termes de morts ou de viols.
Qui vous en a parlé en France ? Si les médias sont restés muets, ce n’est pas en vertu de la théorie du "mort-kilomètre", qui dissout l’intérêt dans l’éloignement : Timor est beaucoup plus loin que le Congo-Brazzaville ! Un pays qui, de surcroît, est l’une de nos principales sources d’approvisionnement en pétrole, et fut le berceau de la France libre. Pourquoi n’a-t-on pratiquement pas parlé des crimes contre l’humanité au Congo-Brazzaville ? Pourquoi ces reportages censurés, ces articles de désinformation ? Pour les mêmes raisons qui évincent de nos manuels d’histoire les massacres commis au Cameroun au tournant des années 60 (ou qui, en Turquie, ensevelissent le génocide arménien) : il y va d’un soi-disant intérêt ou honneur de l’État. Plutôt les intérêts de quelques-uns, et le déshonneur collectif.
Je commencerais par une précaution oratoire : mon exposé en prendra forcément l’allure puisqu’il me faut résumer en peu de temps environ mille pages de faits et d’analyses, assorties de plus de deux mille notes - le contenu des deux ouvrages que j’ai publiés récemment : La Françafrique et Noir Silence . J’y renvoie ceux qui veulent du détail, de la précision, davantage de nuances. Ici, j’essaierai de dégager des lignes de force, en relation avec la question qui nous préoccupe ce jour.
Il me faut d’abord rappeler brièvement les schémas de fonctionnement de la politique franco-africaine, ses logiques. Il n’est pas possible, sinon, de situer les responsabilités dans la succession de crimes contre l’humanité et de génocides qu’elle a couverts, ou parfois agencés. On peut représenter cette politique par deux schémas : celui de l’iceberg, et celui d’un réseau pyramidal, dont la tête saute à la mort de Pompidou pour laisser place à la juxtaposition d’une douzaine de réseaux et lobbies parallèles.
Dès son retour au pouvoir en 1958, De Gaulle comprend qu’il est acculé à accorder les indépendances africaines. Les discours décolonisateurs américain et soviétique renforcent en effet le mouvement des peuples. Il accorde donc ces indépendances : c’est la face émergée de l’iceberg, toute blanche, "la France amie de l’Afrique", etc. En même temps, De Gaulle demande à son bras droit Jacques Foccart de mettre en place un système de dépendance intégrale : il s’agit de conserver un cortège d’États clients, l’accès à des matières premières stratégiques, et la dîme pour son parti politique. Sous la légalité proclamée s’installe donc une illégalité de fait. Organiser cette illégalité sur quarante années n’a pu se faire que par des moyens illégaux, inavoués.
Foccart commence par sélectionner des chefs d’État "amis de la France" - par la propagande, des fraudes électorales massives, et deux punitions exemplaires : l’épouvantable répression des indépendantistes camerounais, l’élimination du président togolais élu malgré la fraude, Sylvanus Olympio. Le seul rescapé de ses complots, Sékou Touré, en deviendra paranoïaque. Foccart tient son "pré-carré" par un contrôle économique, monétaire, militaire et barbouzard. La convertibilité du franc CFA permet tous les circuits parallèles d’évasion de capitaux, de la rente des matières premières et de l’aide publique au développement. Paris impose une série d’accords militaires léonins, largement secrets. Chaque chef d’État est chaperonné par un officier de la DGSE, qui en principe le protège, mais peut aussi favoriser son élimination, comme dans le cas d’Olympio. Les Services français recourent au besoin à des groupes de mercenaires ou des officines de vente d’armes. Ils disposent de ressources supplémentaires et de faux nez commodes grâce à une série d’entreprises, grandes ou petites. Loïk Le Floch-Prigent l’avoue carrément dans sa confession : Elf a été constituée, entre autres, à cet effet. De même, quantité de PME de fournitures ou de "sécurité" ont permis, par leurs surfacturations, de financer les aventures tricolores des Denard et compagnie, au Congo-Kinshasa, au Nigeria, aux Comores, etc. - jusqu’à l’envoi de mercenaires serbes au Zaïre. Cette constellation de moyens de dépendance illégale est tout à fait attestée. Ceux qui ont vécu durant ces quarante dernières années dans les pays francophones au sud du Sahara ne discutent pas cette influence prépondérante de la France - qui est, j’insiste, une illégalité, puisque la légalité, c’est l’indépendance. Prenez le cas du Gabon et de sa rente pétrolière - la différence entre le coût d’extraction et le prix du marché. Cet argent, plus d’une centaine de milliards de francs depuis 1960, s’est comme évaporé. Il n’y a pas grand-chose de légal dans cette affaire. Pendant ce temps, les Gabonais sont parmi les peuples de la terre les plus mal soignés. Autrement dit, ils n’ont guère vu la couleur de leur or noir, ils en ont été spoliés. Depuis l’Élysée, donc, Foccart tenait les fils militaires et civils de son réseau occulte, très arrosé. Lorsque Giscard l’a limogé, la tête de ce réseau pyramidal a sauté, d’autres réseaux et lobbies ont conquis leur autonomie. En caricaturant, on est passé du réseau Foccart, avec une stratégie de raison d’État contrôlée depuis la présidence de la République, aux frères et neveux de Giscard, aux fils de Mitterrand et Pasqua... À la tête d’Elf, on est passé de Guillaumat, ancien ministre des Armées, aux frasques mégalomanes du couple Le Floch, manipulé par l’inquiétant Sirven. Une douzaine de réseaux ou lobbies se juxtaposent, plus ou moins autonomes, avec chacun leur micro-stratégie - un peu comme un manège d’autos tamponneuses. C’est devenu cela, la politique africaine de la France. Ce qui complique la question de la responsabilité. Il n’y a plus un décideur, Foccart, rendant compte quotidiennement à De Gaulle. Il y a de multiples (ir)responsables, des chefs de réseaux jusqu’aux échelons subalternes, s’accoutumant à la délinquance, au crime économique et politique. Et puis il y a une responsabilité supérieure : tous les présidents de la République et les Premiers ministres depuis vingt-cinq ans ont parfaitement toléré ce système devenu chaotique, incontrôlable, tout en sachant que ce système est criminel, que ses acteurs pratiquent des méthodes de voyous, qu’ils disposent de caisses noires phénoménales, qu’ils interviennent dans un contexte dégradé par la manipulation de l’ethnicité, et qu’ils sont parfois aussi peu lucides qu’une bande d’ingénieurs ivres dans une centrale de Tchernobyl. La responsabilité la plus grande appartient à ceux qui autorisent ce n’importe quoi.
Énumérons ces réseaux et lobbies. Le réseau initial, le réseau Foccart, a été légué à Jacques Chirac. Dès 1970, Charles Pasqua s’est disputé avec Foccart. Il a édifié, à son compte, un puissant réseau. Celui de Giscard n’a pas eu la même ampleur, ni celui des Mitterrand père et fils (souvent allié au réseau Pasqua). Il faudrait encore citer le réseau d’Alain Madelin et celui de Michel Rocard, ascendant. À côté, quelques grandes entreprises mènent leur propre stratégie de monopole. Elf gouverne trois ou quatre pays, comme le Gabon, le Cameroun, le Congo-Brazzaville, elle fait la politique de la France en Angola ou au Nigeria, etc. Le groupe Bouygues contrôle les services publics en Côte d’Ivoire et a bénéficié de gros marchés privilégiés, tout comme Suez-Lyonnaise-Dumez et son méga-corrupteur André Kamel. Le groupe Bolloré a bâti un empire africain dans le transport, la logistique, le tabac, et d’autres matières premières agricoles ou sylvicoles. Il est en passe de remplacer Elf pour la qualité de ses liens avec les services secrets : son "Monsieur Afrique", Michel Roussin, est l’ancien numéro deux de la DGSE. Il y a ensuite l’État-major, où la plupart des officiers ont connu des carrières africaines accélérées : il fait la politique de la France à Djibouti et au Tchad. Il y a les différents services secrets, généralement rivaux : la DGSE, pionnière et encore pivot, mais aussi la DRM (Direction du renseignement militaire), qui a joué un rôle important au Rwanda ; la DST (Direction de la surveillance du territoire), qui s’aventure hors de l’Hexagone dans des pays comme le Soudan, l’Algérie, la Mauritanie, le Gabon ou le Burkina , la DPSD (Direction de la protection et de la sécurité de la Défense), ex-Sécurité militaire, qui est censée contrôler les trafics d’armes et les mercenaires, et dont je montre dans Noir silence qu’elle y est totalement mêlée. Il faut aussi tenir compte d’excroissances francs-maçonnes, notamment à la Grande Loge nationale française, héritière des loges coloniales, où l’on retrouve à la fois les généraux Déby, Sassou-Nguesso, Compaoré et Gueï, Omar Bongo et les deux cents principaux décideurs gabonais, les anciens ministres Roussin et Godfrain, une bonne partie de l’establishment de l’armée, des Services, des médias français, ainsi que les grands aiguilleurs de la corruption (Méry, Pacary, Crozemarie,...). Citons encore les Rose-Croix, très influents en Afrique centrale, des sectes diverses, etc.
On peut se représenter le système de décision franco-africain comme une grille de mots croisés. En chacun de ces réseaux et lobbies, représentés comme des colonnes verticales, peuvent coexister, telles des strates horizontales, toute une série de motivations, depuis les zones les moins rationnelles du cerveau jusqu’aux plus intellectuelles. Partons des strates les plus basses : on rencontre les affaires de mœurs, qui ne peuvent être passées sous silence parce que, omniprésentes, elles procurent des moyens de chantage considérables sur un certain nombre de personnalités françaises ; on remonte à l’avidité criminelle (trafics d’armes, de mercenaires, de drogue, blanchiment d’argent), puis au lucre rentier, la captation des matières premières et de l’aide au développement (elle n’est pas présentée comme criminelle, mais l’exploitation du pétrole ou de la forêt s’accompagne souvent d’assassinats politiques, de guerres civiles, ou de massacres de populations). Continuant de remonter l’échelle des motivations, on trouve les corporatismes militaires, les copinages entre l’armée française et un certain nombre de chefs d’État militaires, avant ou après leurs coups d’État. On croise ensuite les obsessions ou schémas géopolitiques : le syndrome de Fachoda - la phobie des Anglo-Saxons -, la grande politique arabe de la France, la défense de la Francophonie, voire certaines idées plus généreuses. En fait, pour comprendre la politique de la France dans un pays africain, il faut chaque fois remplir cette grille de mots croisés : il faut se demander, au Rwanda, au Togo ou ailleurs, quels sont les réseaux présents et quelles sont leurs motivations ; les cases de la grille représentent leurs conjonctions ; lorsque, dans un pays, un réseau a une motivation précise, on remplit d’un gris plus ou moins foncé la case correspondante, selon l’influence locale du réseau et la force de cette motivation. Chaque réseau, rappelons-le, a souvent plusieurs motivations : certains vont à la fois défendre la grandeur de la France, avoir des intérêts privés considérables, être pris dans des mécanismes de chantage, etc. Cet ensemble de cases plus ou moins noircies, différent d’un pays à l’autre, fournit la représentation de systèmes complexes, dépendant aussi des liens avec les dirigeants africains. Car si je parle de "Françafrique", c’est que tout ce système fonctionne grâce à la mise en place, la protection et la pérennisation des chefs d’État "amis", de leurs régimes claniques et clientélistes, dont certains ont partiellement inversé la relation de dépendance, tant ils ont accumulé les moyens de pression sur les décideurs français.
Ce cadre étant esquissé, ajoutons quelques indications sur l’iceberg avant de passer aux différents crimes contre l’humanité et génocide(s) commis depuis quarante ans au gré de ses dérives.
La majeure partie de la relation se passe en dessous de la ligne de flottaison, dans une zone sombre. Il faut s’accoutumer à des règles de fonctionnement souterraines (ou sous-marines), qui n’ont pas grand-chose à voir avec celles que nous connaissons, avec la légalité internationale, la fiabilité de l’information ou le théâtre politique hexagonal. Ainsi, l’opposition droite/gauche y est largement dépassée. Charles Pasqua et François Mitterrand se rencontraient régulièrement dans une villa d’Elf. Ils avaient la même conception de l’Afrique, à base de pessimisme cynique. Les fréquentes alliances entre les réseaux Pasqua et Mitterrand avaient de quoi dérouter, dans les années quatre-vingt, les électeurs de leurs partis respectifs.
Sur un autre registre, Loïk Le Floch-Prigent a confirmé récemment, dans un documentaire d’Arte, qu’Elf armait les deux côtés de la terrible guerre civile angolaise, qui a fait des centaines de milliers de morts, transformant l’un des pays les plus riches d’Afrique en l’un des pays les plus pauvres. Total a fait de même. Dans la guerre civile au Congo-Brazzaville, les réseaux français ont également armé et financé les deux camps. C’est arrivé aussi au Tchad, etc. La première fois que nous avons rencontré ce double jeu, nous avons été surpris. En fait, c’est assez courant. Cela permet de maintenir un pays dans un état exsangue, avec un État diminué, auquel il est plus facile d’arracher des concessions.
Explorant la face immergée de l’iceberg, nous avons découvert que ceux qui avaient pris le pouvoir sur Elf à partir des années 80 étaient d’abord des vendeurs d’armes : ce n’étaient pas les pétroliers qui faisaient accessoirement des ventes d’armes, mais des gens dont la compétence principale était la vente d’armes qui étaient devenus les stratèges de la conquête pétrolière : les Alfred Sirven, Étienne Leandri, Pierre Léthier ou leurs disciples. Pourquoi l’affaire Elf est-elle partie d’une vente d’armes (à Taiwan, en apparence du moins) ? Parce que ce sont les mêmes réseaux et circuits de corruption. L’intersection est très large entre ventes d’armes et de pétrole. De même entre ces ventes et les Services. Sirven est un honorable correspondant de la DGSE, il était "traité" par le numéro deux de la DGSE, Pierre Léthier - que l’on retrouve dans une autre affaire Elf, Mitterrand-Kohl ou Leuna-Minol, révélatrice de l’état de nos démocraties européennes. Ainsi, une partie des fonds gigantesques de la rente pétrolière (comme de l’exploitation forestière) et des commissions sur les ventes d’armes sont récupérées par les gens des services secrets, qui multiplient par trois, cinq ou davantage les crédits votés par le Parlement. Cela leur permet de financer des guerres secrètes, ou les "coups tordus" dont ils se sont fait une réputation depuis la guerre d’Algérie. Accessoirement, avec au moins trois milliards de francs sur ses comptes en Suisse, Sirven peut se vanter d’avoir acheté la quasi-totalité de la classe politique française...
En regardant d’encore plus près le fonctionnement de ces gens des Services, on s’aperçoit que leurs réseaux sont branchés de longue date sur le trafic de drogue, depuis la guerre d’Indochine, et sur les circuits africains du blanchiment d’argent, via les loteries, paris hippiques et casinos. À cet égard, certains pays comme les Comores, Djibouti ou la Guinée équatoriale font figure de plaques tournantes, objets de convoitises récurrentes. L’ampleur de ces intersections, comme on dit en mathématiques, révèle le délabrement des régulations financières et démocratiques. Quelle rationalité subsiste-t-il dans les décisions politiques de la France vis-à-vis de l’Afrique ? Quelle capacité d’informer pour les médias français, au milieu de telles pressions ?
J’en arrive aux crimes contre l’humanité et aux génocides qui ont été commis durant cette période, dans les pays soumis à l’influence française. Il convient, je le rappelle, de distinguer deux périodes : avant 1974, la responsabilité élyséenne, sous la baguette de Foccart, est dominante ; après, on entre dans l’ère de l’"irresponsabilité" partagée, encouragée. Je rappelle aussi que l’hôte actuel de l’Élysée, Jacques Chirac, est l’héritier du réseau et des méthodes de Foccart. Sans la même exclusivité, certes, mais il est quand même le chef des Armées et le patron de la DGSE. De 1955 à 1970 (avec une pointe de 1957 à 1963), la France déclenche une guerre semblable à celle du Vietnam pour écraser le mouvement indépendantiste UPC de Ruben Um Nyobé. Une répression épouvantable fait de cent à quatre cent mille morts (le bilan n’a jamais pu être fait). Elle ne figure dans aucun manuel français d’histoire, bien entendu. Ce massacre a pris rapidement une tournure raciste, c’est-à-dire qu’on a stigmatisé les ennemis politiques comme appartenant à une seule ethnie, les Bamiléké - ce qui n’était pas vrai. On a attisé et cristallisé une haine ethnique. Un officier français, le colonel Lamberton, a écrit dans une revue militaire un passage que je suis obligé de vous citer tellement il évoque des tragédies plus actuelles : « Le Cameroun s’engage sur les chemins de l’indépendance avec dans sa chaussure un caillou bien gênant. Ce caillou, c’est la présence d’une minorité ethnique, les Bamiléké, en proie à des convulsions dont l’origine ni les causes ne sont claires pour personne. [...] Qu’un groupe de populations nègres réunisse tant de facteurs de puissance et de cohésion, n’est pas si banal en Afrique Centrale. [...] L’histoire obscure des Bamiléké n’aurait d’autre intérêt qu’anecdotique si elle ne montrait à quel point ce peuple est étranger au Cameroun ».
La volonté de « puissance », la fable du peuple « étranger »... Moyennant quoi, on a massacré dans des proportions indicibles. Il y a deux, trois ans, quand j’ai enquêté sur cette guerre atroce, les gens qui l’avaient connu n’osaient toujours pas en parler, tellement ils restaient terrorisés. C’est inimaginable. La décolonisation de l’Afrique subsaharienne a été inaugurée par un vaste et long crime contre l’humanité, commis par des troupes françaises et leurs auxiliaires africains, les fameux "tirailleurs sénégalais" - plutôt tchadiens en l’occurrence.
Ensuite il y a eu la guerre du Biafra. Elle est plus connue sous l’angle de l’invention des Médecins Sans Frontières. Mais la réalité n’a pas grand-chose à voir avec ce qui nous a été raconté en France, version humanitaire . La Françafrique a soutenu dès le début une tentative de sécession de la province pétrolière du Nigeria, contre la volonté d’une majorité de ses habitants. Foccart, depuis l’Élysée, et le président ivoirien Houphouët ont mené cette guerre contre les Anglo-Saxons, fournissant une grande partie de la logistique et de l’armement, avec le Gabon comme base arrière. L’emblème de la Croix-Rouge a été vite détourné : les avions soi-disant destinés au pont aérien humanitaire livraient aussi des armes. Jean-Franklin Narodetzki a parlé ce matin de l’invention du "militaro-humanitaire" à propos de la guerre civile en Bosnie : je crois qu’elle a eu lieu beaucoup plus tôt, dès la guerre du Biafra.
Dans son livre extrêmement documenté, La politique africaine d’Houphouët-Boigny , Jacques Baulin a écrit à ce sujet un chapitre édifiant. Une société suisse était chargée de la propagande du Biafra. Baulin a retrouvé ses argumentaires. Le gouvernement fédéral du Nigeria était accusé de vouloir affamer les Biafrais. Il y a eu certes une famine très importante dans le réduit sécessionniste. Mais c’est le camp séparatiste qui a refusé la proposition d’un approvisionnement diurne : il voulait conserver les vols nocturnes mêlant les armes à la nourriture. La manipulation de l’humanitaire, au grand dam des populations civiles, ne date pas d’hier.
En 1972, au Burundi, la dictature militaire tutsie a procédé au massacre systématique de l’élite hutue - quelque 200 000 personnes : un crime contre l’humanité massif, qui peut être qualifié de massacre génocidaire, sinon de génocide. La France était l’alliée du régime burundais, les moyens de sa coopération militaire ont facilité les massacres. Une responsabilité bien peu connue. Tout comme celle des réseaux françafricains dans les atroces guerres civiles du Liberia et de la Sierra Leone.
En 1987, la Libye et Foccart font assassiner Sankara, avec la complicité d’Houphouët. Leur ami Blaise Compaoré prend les rênes du Burkina. Tout ce beau monde, y compris le général ivoirien Robert Gueï, prépare l’agression du Liberia "anglo-saxon", fin 1989, par les commandos de l’entrepreneur de guerre Charles Taylor. Deux ou trois ans plus tard, un disciple de Taylor, Foday Sankoh, monte une succursale en Sierra Leone, le sinistre RUF. La Françafrique a longuement soutenu et approvisionné, par ses achats de matières premières (bois, caoutchouc, diamants) et ses trafics d’armes, ces deux guérillas siamoises qui ont alerté la planète par une surenchère dans l’horreur - jusqu’aux loteries à l’amputation .
Toujours dans la même logique de concurrence avec les Anglo-Saxons, la Françafrique a établi un avant-poste au Rwanda. Je laisse à Jean-François Dupaquier le soin de parler des responsabilités françaises dans cette affaire, qui sont incroyables. Si l’on se réfère à la grille indiquée plus haut, on observera à l’époque, auprès du régime Habyarimana et du Hutu power, la présence du réseau Mitterrand, avec différentes motivations que je vous laisse imaginer. Il y avait aussi la DRM, qui a joué un rôle de propagande très important, ne cessant de dénigrer les Tutsis, qualifiés de "Khmers noirs". Les génocidaires, eux, appelaient les Tutsis des "cancrelats". À leurs côtés, les Services français n’ont pas trouvé mieux que de lancer une "Opération insecticide", via Paul Barril . Ce travail de diabolisation n’a pas été sans effets...
Je terminerai ce trop rapide survol par les crimes contre l’humanité massifs au Congo-Brazzaville . Après un premier coup d’État manqué en 1991, la Françafrique a restauré le dictateur déchu Denis Sassou-Nguesso en 1997, au terme d’une guerre civile. Celui-ci ayant repris ses habitudes autocratiques et prédatrices, la guerre est renée de ses cendres, entraînant une répression épouvantable. Les troupes ou plutôt les milices de Sassou y ont été secondées par une coalition françafricaine de circonstance : un corps expéditionnaire venu de l’Angola (un régime allié d’Elf, de Chirac et des réseaux Pasqua) ; un contingent tchadien de l’ami Idriss Déby ; des restes de la Garde présidentielle de Mobutu et des forces rwandaises qui encadrèrent le génocide ; des mercenaires français, et de "vrais-faux mercenaires", c’est-à-dire des militaires tricolores déguisés en mercenaires ; le tout avec l’argent d’Elf, de Bolloré, de grandes banques françaises. Entre décembre 1998 et décembre 1999, les agressions à connotation ethnique contre les populations civiles, au sud de Brazzaville et du pays, ont fait au moins autant de victimes que, durant la même période, au Kosovo, à Timor Est et en Tchétchénie réunis - en termes de morts ou de viols.
Qui vous en a parlé en France ? Si les médias sont restés muets, ce n’est pas en vertu de la théorie du "mort-kilomètre", qui dissout l’intérêt dans l’éloignement : Timor est beaucoup plus loin que le Congo-Brazzaville ! Un pays qui, de surcroît, est l’une de nos principales sources d’approvisionnement en pétrole, et fut le berceau de la France libre. Pourquoi n’a-t-on pratiquement pas parlé des crimes contre l’humanité au Congo-Brazzaville ? Pourquoi ces reportages censurés, ces articles de désinformation ? Pour les mêmes raisons qui évincent de nos manuels d’histoire les massacres commis au Cameroun au tournant des années 60 (ou qui, en Turquie, ensevelissent le génocide arménien) : il y va d’un soi-disant intérêt ou honneur de l’État. Plutôt les intérêts de quelques-uns, et le déshonneur collectif.
dimanche 27 juillet 2008
PHILIPPE EMEAGWALI
1. L’internet que tu utilises pour faire valoir ta communauté a été inventé par un noir : Philippe Emeagwali
2. Sans les noirs, tu serais ramené à l’âge de pierre...
Un petit aperçu non exhaustif ? Read on... :
Liste des inventions réalisées par des Noirs
1. LA LAMPE ÉLECTRIQUE : inventée le 13.09.1881 par Joseph V. Nichols et Lewis H. Latimer.
2. L’ANTENNE PARABOLIQUE : inventée le 07 juin 1887 par Granville T. Woods
3. LA PRODUCTION SUCRIERE AMELIOREE : inventée le 10 décembre par Norbert Rilleux
4. L’AIGUILLAGE DES TRAINS : inventé le 31 octobre 1899 par William F. Burr
5. L’EXCAVATRICE DES POMMES DE TERRE : inventée le 23 avril 1895 par F.J. Wood
6. CAPSULES DES BOUTEILLES ET JARRES : inventée le 13.9.1898
7. BIDON (JERRICANE) : inventé le 17 février 1891 par Albert C. Richardson
8. PANNEAU DE PROTECTION DES LITS : inventé le 13 août 1895 par Lewis A. Russel
9. MOTEUR A COMBUSTION : inventé le 05 juillet 1892 par Andrew J. Beard
10. MASQUE A GAZ : inventé le 13 octobre 1914 par Garett A. Morgan
11. BOUCHE DE SECOURS INCENDIE : inventée le 07 mai 1878 par Joseph R. Winters
12. LA CHAISE BALANCOIRE : inventée le 15 novembre 1881 par Payton Johnson
13. CHARPENTE METALLIQUE (DE VOITURE) : inventée le 02 février 1892 par Carter William
14. TABLE DE CUISSON A VAPEUR : inventée le 26 octobre 1897 par Carter William
15. LENTILLES DE PROTECTION DES YEUX : inventée le 02 novembre 1880 par Powell Johnson
16. L’ASCENSEUR : inventé le 11 octobre 1867 par Alexander Miles
17. LE TAILLE CRAYON : inventé le 11 octobre 1867 par John L. Loove
18. DISPOSITIF DE COUPLAGES DES VOITURES DE TRAIN : inventé le 10.10.1899 par Andrew J. Beard
19. LES MANEGES POUR DIVERTISSEMENT : inventés le 19 décembre 1899 par Granville T. Woods
20. LA CHEMINEE DE LOCOMOTIVE : améliorée le 23 mai 1871 par Landron Bell
21. LA LANTERNE ou LA LAMPE TEMPETE : inventée le 19 août 1884 par Michael C. Hamey
22. LE PIANO MECANIQUE : inventé le 11 juin 1912 par Joseph H. Dickinson
23. L’AMENAGEMENT DES WAGONS-LITS : inventé le 08 octobre 1870 par John W. West
24. LA BALANCE PORTABLE : inventée le 03 novembre 1896 par John W. Hunter
25. LES W.C ( TOILETTES ) : inventés le 19 décembre 1889 par Jérome B. Rhodes
26. LE CACHET ET LE TAMPON : inventés le 27 février 1883 par William B. Purvis
27. LE REFRIGERATEUR ( FRIGO ) : inventé le 14 juillet 1891 par John Stenard
28. L’INTERRUPTEUR ( LE COMMUTATEUR ) : inventé le 1er janvier 1889 par Granville T. Woods
29. LE REVELATEUR PHOTOGRAPHIQUE : inventé le 23 avril 1895 par Clatonia Joaquin Dorticus
30. LA GALOCHE ( COUVRE CHAUSSURE ) :inventée le 08 février 1898 par Alvin L. Rickman
31. LA MACHINE A COMPOSTER : inventée le 22 juin 1897 par William Barry
32. LA FONDEUSE-MOULEUSE : inventée le 14 mars 1876 par David A.Fisher
33. LE BALAI-LAVEUR : inventé le 13 juin 1893 par Thomas W.Steward
34. LA MACHINE A ECRIRE : inventée le 07 avril 1885 par Lee S. Burridge et Newman R. Mashman
35. LE PROTEGE-DOCUMENT ( papiers ) : inventé le 02 novembre 1886 par Henry Brown
36. LE MANCHE D’ENREGISTREUR : inventé le 08 janvier 1918 par Joseph Hunter Dickinson
37. LE SYSTEME D’ALARME DES TRAINS : inventé le 15 juin 1897 par Richard A. Butler
38. LA TERRINE ou LA MOULE A GLACES : inventée le 02 février 1897 par Alfred L. Cralle
39. LE SECHE-LINGE : inventé le 07 juin 1892 par George T. Sampson
40. LA PEINTURE ET LES COLORANTS : inventés le 14 juin 1927 par George Washington Carver
41. LES FREINS DE VOITURE : inventés le 06 août 1872 par John V. Smith
42. LA MACHINE A PETRIR : inventée le 07 août par Joseph H.Dickinson
43. LA MACHINE DE CORDONNERIE : inventée le 20 mars 1884 par Jan E. Matzeliger
44. LE STYLO PLUME A RESERVOIR : inventé le 07 janvier 1890 par William B. Purvis
45. LE TUNEL POUR TRAIN ELECTRIQUE : inventé le 17 juillet 1888 par Granville T. Woods
46. LE FEU DE SIGNALISATION (feu rouge) : inventé le 20 novembre 1923 par Garett A. Morgan
47. LA GUITARE : inventée le 30 mars 1886 par Robert F. Flemmings Jr
48. LA BOITE AUX LETTRES : inventée le 27 octobre 1891 par Philip B. Downing
49. LE PEIGNE A CHEVEUX : inventé le 21 décembre 1920 par Walter H. Sammons
50. LE TROLLEY ELECTRIQUE SUR RAIL : inventé le 19 septembre 1893 par Elbert R. Robinson
51. LES COUPES-BISCUITS MECANIQUES : inventés le 30 novembre par Alexander Ashbourne
52. LE FOUET BATTEUR D’ŒUFS : inventé le 05 février 1884 par Willis Johnson
53. LA TABLE DE REPASSAGE : inventée en 1892 par Sarah Boone
54. LES ROTATIVES DE PRESSE (imprimerie) : inventées le 17 septembre 1878 par W.A Lavalette
55. LE SYSTEME DE SECURITE DES ASCENSEURS : inventé le 02 avril 1895 par James Cooper
56. LA BALAYEUSE DES RUES : inventée le 17 mars 1890 par Charles B. Brooks
57. LE PORTE-BAGAGES DU VELO : inventé le 26 décembre 1899 par Jerry M. Certain
58. LES SYSTEMES ET LES APPAREILS TELEPHONIQUES : inventés le 11.10.1887 par Granville T. Woods
59. LA TONDEUSE A GAZON : inventée le 09 mai 1899 par John Albert Burr
60. LES VITESSES AUTOMATIQUES : (des véhicules) : inventées le 06 décembre 1932 par Richard B. Spikes
61. LES POUBELLES (bac à ordures) : inventées le 03 août 1897 par Lloyd P. Ray
62. LA PRESSE A AGRUME : inventée le 08 décembre 1896 par John T. White
63. LES PORTES DE SECURITE : (pour ponts à bascules) : inventées le 07 octobre 1890 par Humphrey Reynolds
64. LE THERMOSTAT : inventé le 06 mars 1928 par David N. Crosthwait Jr
65. LE CADRE DU VELO : inventé le 10 octobre 1899 par Isaac R. Johnson
66. LE FER A CHEVAL : inventé le 23 août 1892 par Oscar E. Brown
67. LE LANDAU (poussette) : inventé le 18 juin 1889 par William H. Richardson
68. LE PIEGE A RAT AUTOMATIQUE : inventé le 31 août 1881 par Williaù S. Campbell
69. LA MOISSONNEUSE-BATTEUSE : inventée le 07 août par Robert P. Scott
70. LA SELLE DE CHEVAL : inventée par William D. Davis
71. LE MORS DE CHEVAL : inventé le 25 octobre 1892 par Lincoln F. Brown
72. LE COUVRE SABOT (pour chevaux) : inventé le 19 avril 1892 par Robert Coates
73. LA CROSSE DE GOLF : inventée le 12 décembre par George F. Grant
74. LE CONDITIONNEMENT D’AIR (split) : inventé le 12 juillet 1949 par Frederck M. Jones
75. LA GACHETTE DE FUSIL (le détonateur) : inventée le 03 mai 1897 par Edward R. Lewis
76. APPAREILS AUTOMATIQUES DE PÊCHE : inventés le 30 mai par George Cook
77. L’ARROSOIR DE GAZON : inventé le 4 mai 1897 par Joseph H. Smith
78. LE TELEGRAPHE DES CHEMINS DE FER : inventé le 28 août 1888 par Granville T. Woods
79. LES APPAREILS de TRANSMISSION de messages via l’électricité : inventés le 7 avril 1885 par Granville T. Woods
80. LE DISPOSITIF DE TRANSFERT des courriers postaux : inventé le 24 mai 1917 par J.C. Jones
81. EXTINCTEUR DE FEU : inventé le 26 mars 1872 par Thomas J. Martain
82. LE DISPOSITIF DE TRANSPORT DES FRETS : inventé le 10 octobre 1899 par John W. Butts
83. LE LIT PLIANT : inventé le 18 juillet 1899 par L.C. Bailey
84. LES TRINGLES DES RIDEAUX : inventés le 04 août 1896 par W.S Grant
85. LE CANAPE-LIT CONVERTIBLE : inventé le 05 octobre 1897 par J.H. Evans
86. LAVE-VITRES ELECTRIQUES : inventé le 27 septembre 1882 par A.L. Lewis
87. LA MOISSONNEUSE : inventée le 03 juin 1890 par H.L. Jones
88. LE DIRIGEABLE : inventé le 20 février 1900 par J.F. Pickering
89. LA RAMASSEUSE DE COTON : inventée le 05 juin 1894 par Georges W. Murray
90. LES LUBRIFIANTS DE MOTEUR : inventés le 15 novembre 1898 par Elijah Mc Coy
91. LA MACHINE DE GRAISSAGE A VAPEUR : inventée le 04 juillet 1876 par Elijah Mc Coy
92. BANDE MAGNETIQUE D’ORDINATEURS : inventée le 24 août 1971 par Larry T. Preston
93. LA PEDALE DE COMMANDE : inventée le 05 octobre 1886 par Minnis Hadden
94. ANTENNE DE DETECTION PAR RADARS : inventée le 11 juin 1968 par James E. Lewis
95. SUPERCHARGEUR POUR MOTEUR A COMBUSTION : inventé le 03 février 1976 par Joseph A. Gamell
96. Automatisation chargement et déchargement du courrier postal : inventée le 13.02.1945 par Gus Burton
97. ENGINS DE LEVAGE et MONTE-CHARGE : inventé le 02 mai par Mary Jane Reynolds
98. LA CELLULE ELECTRIQUE GAMMA : inventée le 06 juin 1971 par Henry T. Sampson
99. LE SYSTEME DE REFRIGERATION (FRIGO et CONGELATEUR) : inventé le 04 novembre 1879 par Thomas Elkins
100. LA SIGNALISATION (balises d’aéroport, grues, immeubles,...) : inventée le 30 mars 1937 par Lewis WW. Chubb
101. DOSAGE DE LA MELANINE : à partir de la peau, inventé par Cheikh Anta Diop
102. LE SHAMPOING : à partir de l’arachide, inventé par George Washington Carver
103. LE VINAIGRE : à partir de l’arachide, inventé par George Washington Carver
104. LE SAVON : à partir de l’arachide, inventé par George Washington Carver
105. LA POUDRE DE TOILETTE : à partir de l’arachide, inventée par George Washington Carver
106. LA FARINE : à partir de la pomme de terre, inventée par George Washington Carver
107. L’ENCRE : à partir de la pomme de terre, inventé par George Washington Carver
108. LE TAPIOCA : à partir de la pomme de terre, inventé par George Washington Carver
109. L’AMIDON : à partir de la pomme de terre, inventé par George Washington Carver
110. LE CAOUTCHOUC SYNTHETIQUE : à partir de la pomme de terre, inventé par George Washington Carver
111. LA CONSERVATION DES ALIMENTS : inventée par Lloyd A. Hall
112. LA STERILISATION DES ALIMENTS : inventée le 8 février 1938 par Lloyd A. Hall
113. MOUSSE IGNIFUGE CONTRE LE FEU : utilisée pendant la 2nd guerre mondiale, inventée par Percy L. Julian
114. SYNTHESE DE LA PHYSOSTIGMINE : pour le traitement du glaucome , inventée par Percy L. Julian
115. SYNTHESE DE LA PROGESTERONE : inventée par Percy L. Julian
116. SYNTHESE DE LA CORTISONE : inventée le 10 août 1954 par Percy L. Julian
117. SYNTHESE ORGANIQUE DE LA PHEROMONE : inventée par Bertram Oliver Fraser-Reid
118. SYNTHESE DE L’OLIGOSACCHARIDE : inventée par Bertram Oliver Fraser-Reid
119. FILAMENT DE CARBONE : pour la lampe à incandescence : inventé le 17 juin 1882 par Lewis Howard Latimer
120. APPAREIL DE REFROIDISSEMENT et DE DESINFECTION : inventé le 12 janvier 1886 par Lewis Howard Latimer
121. RHEOSTAT FIABLE : inventé par Granville T. Woods le 13 octobre 1896
122. TROISIEME RAIL : pour le métro, inventé par Granville T. Woods le 29 janvier 1901
123. UN FREIN AUTOMATIQUE à AIR COMPRIME : inventé par Granville T. Woods en 1905
124. UN FREIN ELECTROMECANIQUE : inventé par Granville T. Woods en 1887
125. UN INTERRUPTEUR AUTOMATIQUE de circuits électriques : inventé par Granville T. Woods en 1889
126. UNE COUVEUSE ARTIFICIELLE : inventé par Granville T. Woods en 1890
127. PACEMAKER (régulateur pour stimulateur cardiaque) : inventé par Otis Boykin
128. OPERATION A CŒUR OUVERT : inventé par Daniel Hale Williams le 9 juillet 1893
129. TEST DE DEPISTAGE DE LA SYPHILIS : : inventé par William A. Hinton en 1936
130. COLLET pour les fractures cervicales : inventé par Louis Tompkins Wright
131. TRAITEMENT des MALADIES VENERIENNES (avec l’auréomycine) : : inventé par Louis Tompkins Wrigh
132. CONSERVATION DU SANG : inventé par Charles Richard Drew
133. LA POLYTHERAPIE (utilisation de la chimiothérapie contre le CANCER) : inventée parJane Cooke Wright
134. TRANSPLANTATION du REIN (2ieme au monde) : par Samuel L. KOUNTZ
135. CONSERVATION du REIN (durant plus de 50 heures) : par Samuel L. KOUNTZ
136. ANTIDOTE contre les SURDOSES de BARBITURIQUE : inventé par Arnold Hamilton Maloney
137. MACHINE A MONTER LES EMPEIGNES (soulier) : inventé par Jan Earnst Matzeliger
138. FIXATEUR POUR CHEVEUX : inventé par Garrett A. Morgan
139. ANEMOMETRE : inventé par Philip G. Hubbard
140. CAMERA-SPECTROGRAPHE (transporté par Apollo 16) : inventé par George R. Carruthers
Et il y en a bien d’autres...
2. Sans les noirs, tu serais ramené à l’âge de pierre...
Un petit aperçu non exhaustif ? Read on... :
Liste des inventions réalisées par des Noirs
1. LA LAMPE ÉLECTRIQUE : inventée le 13.09.1881 par Joseph V. Nichols et Lewis H. Latimer.
2. L’ANTENNE PARABOLIQUE : inventée le 07 juin 1887 par Granville T. Woods
3. LA PRODUCTION SUCRIERE AMELIOREE : inventée le 10 décembre par Norbert Rilleux
4. L’AIGUILLAGE DES TRAINS : inventé le 31 octobre 1899 par William F. Burr
5. L’EXCAVATRICE DES POMMES DE TERRE : inventée le 23 avril 1895 par F.J. Wood
6. CAPSULES DES BOUTEILLES ET JARRES : inventée le 13.9.1898
7. BIDON (JERRICANE) : inventé le 17 février 1891 par Albert C. Richardson
8. PANNEAU DE PROTECTION DES LITS : inventé le 13 août 1895 par Lewis A. Russel
9. MOTEUR A COMBUSTION : inventé le 05 juillet 1892 par Andrew J. Beard
10. MASQUE A GAZ : inventé le 13 octobre 1914 par Garett A. Morgan
11. BOUCHE DE SECOURS INCENDIE : inventée le 07 mai 1878 par Joseph R. Winters
12. LA CHAISE BALANCOIRE : inventée le 15 novembre 1881 par Payton Johnson
13. CHARPENTE METALLIQUE (DE VOITURE) : inventée le 02 février 1892 par Carter William
14. TABLE DE CUISSON A VAPEUR : inventée le 26 octobre 1897 par Carter William
15. LENTILLES DE PROTECTION DES YEUX : inventée le 02 novembre 1880 par Powell Johnson
16. L’ASCENSEUR : inventé le 11 octobre 1867 par Alexander Miles
17. LE TAILLE CRAYON : inventé le 11 octobre 1867 par John L. Loove
18. DISPOSITIF DE COUPLAGES DES VOITURES DE TRAIN : inventé le 10.10.1899 par Andrew J. Beard
19. LES MANEGES POUR DIVERTISSEMENT : inventés le 19 décembre 1899 par Granville T. Woods
20. LA CHEMINEE DE LOCOMOTIVE : améliorée le 23 mai 1871 par Landron Bell
21. LA LANTERNE ou LA LAMPE TEMPETE : inventée le 19 août 1884 par Michael C. Hamey
22. LE PIANO MECANIQUE : inventé le 11 juin 1912 par Joseph H. Dickinson
23. L’AMENAGEMENT DES WAGONS-LITS : inventé le 08 octobre 1870 par John W. West
24. LA BALANCE PORTABLE : inventée le 03 novembre 1896 par John W. Hunter
25. LES W.C ( TOILETTES ) : inventés le 19 décembre 1889 par Jérome B. Rhodes
26. LE CACHET ET LE TAMPON : inventés le 27 février 1883 par William B. Purvis
27. LE REFRIGERATEUR ( FRIGO ) : inventé le 14 juillet 1891 par John Stenard
28. L’INTERRUPTEUR ( LE COMMUTATEUR ) : inventé le 1er janvier 1889 par Granville T. Woods
29. LE REVELATEUR PHOTOGRAPHIQUE : inventé le 23 avril 1895 par Clatonia Joaquin Dorticus
30. LA GALOCHE ( COUVRE CHAUSSURE ) :inventée le 08 février 1898 par Alvin L. Rickman
31. LA MACHINE A COMPOSTER : inventée le 22 juin 1897 par William Barry
32. LA FONDEUSE-MOULEUSE : inventée le 14 mars 1876 par David A.Fisher
33. LE BALAI-LAVEUR : inventé le 13 juin 1893 par Thomas W.Steward
34. LA MACHINE A ECRIRE : inventée le 07 avril 1885 par Lee S. Burridge et Newman R. Mashman
35. LE PROTEGE-DOCUMENT ( papiers ) : inventé le 02 novembre 1886 par Henry Brown
36. LE MANCHE D’ENREGISTREUR : inventé le 08 janvier 1918 par Joseph Hunter Dickinson
37. LE SYSTEME D’ALARME DES TRAINS : inventé le 15 juin 1897 par Richard A. Butler
38. LA TERRINE ou LA MOULE A GLACES : inventée le 02 février 1897 par Alfred L. Cralle
39. LE SECHE-LINGE : inventé le 07 juin 1892 par George T. Sampson
40. LA PEINTURE ET LES COLORANTS : inventés le 14 juin 1927 par George Washington Carver
41. LES FREINS DE VOITURE : inventés le 06 août 1872 par John V. Smith
42. LA MACHINE A PETRIR : inventée le 07 août par Joseph H.Dickinson
43. LA MACHINE DE CORDONNERIE : inventée le 20 mars 1884 par Jan E. Matzeliger
44. LE STYLO PLUME A RESERVOIR : inventé le 07 janvier 1890 par William B. Purvis
45. LE TUNEL POUR TRAIN ELECTRIQUE : inventé le 17 juillet 1888 par Granville T. Woods
46. LE FEU DE SIGNALISATION (feu rouge) : inventé le 20 novembre 1923 par Garett A. Morgan
47. LA GUITARE : inventée le 30 mars 1886 par Robert F. Flemmings Jr
48. LA BOITE AUX LETTRES : inventée le 27 octobre 1891 par Philip B. Downing
49. LE PEIGNE A CHEVEUX : inventé le 21 décembre 1920 par Walter H. Sammons
50. LE TROLLEY ELECTRIQUE SUR RAIL : inventé le 19 septembre 1893 par Elbert R. Robinson
51. LES COUPES-BISCUITS MECANIQUES : inventés le 30 novembre par Alexander Ashbourne
52. LE FOUET BATTEUR D’ŒUFS : inventé le 05 février 1884 par Willis Johnson
53. LA TABLE DE REPASSAGE : inventée en 1892 par Sarah Boone
54. LES ROTATIVES DE PRESSE (imprimerie) : inventées le 17 septembre 1878 par W.A Lavalette
55. LE SYSTEME DE SECURITE DES ASCENSEURS : inventé le 02 avril 1895 par James Cooper
56. LA BALAYEUSE DES RUES : inventée le 17 mars 1890 par Charles B. Brooks
57. LE PORTE-BAGAGES DU VELO : inventé le 26 décembre 1899 par Jerry M. Certain
58. LES SYSTEMES ET LES APPAREILS TELEPHONIQUES : inventés le 11.10.1887 par Granville T. Woods
59. LA TONDEUSE A GAZON : inventée le 09 mai 1899 par John Albert Burr
60. LES VITESSES AUTOMATIQUES : (des véhicules) : inventées le 06 décembre 1932 par Richard B. Spikes
61. LES POUBELLES (bac à ordures) : inventées le 03 août 1897 par Lloyd P. Ray
62. LA PRESSE A AGRUME : inventée le 08 décembre 1896 par John T. White
63. LES PORTES DE SECURITE : (pour ponts à bascules) : inventées le 07 octobre 1890 par Humphrey Reynolds
64. LE THERMOSTAT : inventé le 06 mars 1928 par David N. Crosthwait Jr
65. LE CADRE DU VELO : inventé le 10 octobre 1899 par Isaac R. Johnson
66. LE FER A CHEVAL : inventé le 23 août 1892 par Oscar E. Brown
67. LE LANDAU (poussette) : inventé le 18 juin 1889 par William H. Richardson
68. LE PIEGE A RAT AUTOMATIQUE : inventé le 31 août 1881 par Williaù S. Campbell
69. LA MOISSONNEUSE-BATTEUSE : inventée le 07 août par Robert P. Scott
70. LA SELLE DE CHEVAL : inventée par William D. Davis
71. LE MORS DE CHEVAL : inventé le 25 octobre 1892 par Lincoln F. Brown
72. LE COUVRE SABOT (pour chevaux) : inventé le 19 avril 1892 par Robert Coates
73. LA CROSSE DE GOLF : inventée le 12 décembre par George F. Grant
74. LE CONDITIONNEMENT D’AIR (split) : inventé le 12 juillet 1949 par Frederck M. Jones
75. LA GACHETTE DE FUSIL (le détonateur) : inventée le 03 mai 1897 par Edward R. Lewis
76. APPAREILS AUTOMATIQUES DE PÊCHE : inventés le 30 mai par George Cook
77. L’ARROSOIR DE GAZON : inventé le 4 mai 1897 par Joseph H. Smith
78. LE TELEGRAPHE DES CHEMINS DE FER : inventé le 28 août 1888 par Granville T. Woods
79. LES APPAREILS de TRANSMISSION de messages via l’électricité : inventés le 7 avril 1885 par Granville T. Woods
80. LE DISPOSITIF DE TRANSFERT des courriers postaux : inventé le 24 mai 1917 par J.C. Jones
81. EXTINCTEUR DE FEU : inventé le 26 mars 1872 par Thomas J. Martain
82. LE DISPOSITIF DE TRANSPORT DES FRETS : inventé le 10 octobre 1899 par John W. Butts
83. LE LIT PLIANT : inventé le 18 juillet 1899 par L.C. Bailey
84. LES TRINGLES DES RIDEAUX : inventés le 04 août 1896 par W.S Grant
85. LE CANAPE-LIT CONVERTIBLE : inventé le 05 octobre 1897 par J.H. Evans
86. LAVE-VITRES ELECTRIQUES : inventé le 27 septembre 1882 par A.L. Lewis
87. LA MOISSONNEUSE : inventée le 03 juin 1890 par H.L. Jones
88. LE DIRIGEABLE : inventé le 20 février 1900 par J.F. Pickering
89. LA RAMASSEUSE DE COTON : inventée le 05 juin 1894 par Georges W. Murray
90. LES LUBRIFIANTS DE MOTEUR : inventés le 15 novembre 1898 par Elijah Mc Coy
91. LA MACHINE DE GRAISSAGE A VAPEUR : inventée le 04 juillet 1876 par Elijah Mc Coy
92. BANDE MAGNETIQUE D’ORDINATEURS : inventée le 24 août 1971 par Larry T. Preston
93. LA PEDALE DE COMMANDE : inventée le 05 octobre 1886 par Minnis Hadden
94. ANTENNE DE DETECTION PAR RADARS : inventée le 11 juin 1968 par James E. Lewis
95. SUPERCHARGEUR POUR MOTEUR A COMBUSTION : inventé le 03 février 1976 par Joseph A. Gamell
96. Automatisation chargement et déchargement du courrier postal : inventée le 13.02.1945 par Gus Burton
97. ENGINS DE LEVAGE et MONTE-CHARGE : inventé le 02 mai par Mary Jane Reynolds
98. LA CELLULE ELECTRIQUE GAMMA : inventée le 06 juin 1971 par Henry T. Sampson
99. LE SYSTEME DE REFRIGERATION (FRIGO et CONGELATEUR) : inventé le 04 novembre 1879 par Thomas Elkins
100. LA SIGNALISATION (balises d’aéroport, grues, immeubles,...) : inventée le 30 mars 1937 par Lewis WW. Chubb
101. DOSAGE DE LA MELANINE : à partir de la peau, inventé par Cheikh Anta Diop
102. LE SHAMPOING : à partir de l’arachide, inventé par George Washington Carver
103. LE VINAIGRE : à partir de l’arachide, inventé par George Washington Carver
104. LE SAVON : à partir de l’arachide, inventé par George Washington Carver
105. LA POUDRE DE TOILETTE : à partir de l’arachide, inventée par George Washington Carver
106. LA FARINE : à partir de la pomme de terre, inventée par George Washington Carver
107. L’ENCRE : à partir de la pomme de terre, inventé par George Washington Carver
108. LE TAPIOCA : à partir de la pomme de terre, inventé par George Washington Carver
109. L’AMIDON : à partir de la pomme de terre, inventé par George Washington Carver
110. LE CAOUTCHOUC SYNTHETIQUE : à partir de la pomme de terre, inventé par George Washington Carver
111. LA CONSERVATION DES ALIMENTS : inventée par Lloyd A. Hall
112. LA STERILISATION DES ALIMENTS : inventée le 8 février 1938 par Lloyd A. Hall
113. MOUSSE IGNIFUGE CONTRE LE FEU : utilisée pendant la 2nd guerre mondiale, inventée par Percy L. Julian
114. SYNTHESE DE LA PHYSOSTIGMINE : pour le traitement du glaucome , inventée par Percy L. Julian
115. SYNTHESE DE LA PROGESTERONE : inventée par Percy L. Julian
116. SYNTHESE DE LA CORTISONE : inventée le 10 août 1954 par Percy L. Julian
117. SYNTHESE ORGANIQUE DE LA PHEROMONE : inventée par Bertram Oliver Fraser-Reid
118. SYNTHESE DE L’OLIGOSACCHARIDE : inventée par Bertram Oliver Fraser-Reid
119. FILAMENT DE CARBONE : pour la lampe à incandescence : inventé le 17 juin 1882 par Lewis Howard Latimer
120. APPAREIL DE REFROIDISSEMENT et DE DESINFECTION : inventé le 12 janvier 1886 par Lewis Howard Latimer
121. RHEOSTAT FIABLE : inventé par Granville T. Woods le 13 octobre 1896
122. TROISIEME RAIL : pour le métro, inventé par Granville T. Woods le 29 janvier 1901
123. UN FREIN AUTOMATIQUE à AIR COMPRIME : inventé par Granville T. Woods en 1905
124. UN FREIN ELECTROMECANIQUE : inventé par Granville T. Woods en 1887
125. UN INTERRUPTEUR AUTOMATIQUE de circuits électriques : inventé par Granville T. Woods en 1889
126. UNE COUVEUSE ARTIFICIELLE : inventé par Granville T. Woods en 1890
127. PACEMAKER (régulateur pour stimulateur cardiaque) : inventé par Otis Boykin
128. OPERATION A CŒUR OUVERT : inventé par Daniel Hale Williams le 9 juillet 1893
129. TEST DE DEPISTAGE DE LA SYPHILIS : : inventé par William A. Hinton en 1936
130. COLLET pour les fractures cervicales : inventé par Louis Tompkins Wright
131. TRAITEMENT des MALADIES VENERIENNES (avec l’auréomycine) : : inventé par Louis Tompkins Wrigh
132. CONSERVATION DU SANG : inventé par Charles Richard Drew
133. LA POLYTHERAPIE (utilisation de la chimiothérapie contre le CANCER) : inventée parJane Cooke Wright
134. TRANSPLANTATION du REIN (2ieme au monde) : par Samuel L. KOUNTZ
135. CONSERVATION du REIN (durant plus de 50 heures) : par Samuel L. KOUNTZ
136. ANTIDOTE contre les SURDOSES de BARBITURIQUE : inventé par Arnold Hamilton Maloney
137. MACHINE A MONTER LES EMPEIGNES (soulier) : inventé par Jan Earnst Matzeliger
138. FIXATEUR POUR CHEVEUX : inventé par Garrett A. Morgan
139. ANEMOMETRE : inventé par Philip G. Hubbard
140. CAMERA-SPECTROGRAPHE (transporté par Apollo 16) : inventé par George R. Carruthers
Et il y en a bien d’autres...
samedi 26 juillet 2008
Rosa Parks
Rosa Parks est rentrée dans l’histoire universelle kamite, le 1er décembre 1955 en refusant catégoriquement de céder sa place dans un bus de Montgomery (Alabama) à un blanc, comme s’était l’usage à cette époque où la ségrégation rongeait la société américaine.
Femme debout, femme digne, femme kamite, elle donna le signal à son peuple. Ce fameux signal tant attendu qui déclencha la foudre divine. Un homme s’illustra à son tour en proclamant que dorénavant, tout autant que la ségrégation ne serait pas abolit, les Noirs refuseront de monter dans les bus. Une campagne de boycott sans précédant dans l’histoire, fut lancée par un jeune pasteur noir nommé Martin Luther King.
Au bord de la faillite, les sociétés de transport urbain durent céder et le 13 novembre 1956, la Cour Suprême déclara illégales, les lois ségrégationnistes. Rosa, fille d’Isis, sœur de Maat, tu as accompli ton parcours terrestre, comme une « Juste de voix ».
Femme debout, femme digne, femme kamite, elle donna le signal à son peuple. Ce fameux signal tant attendu qui déclencha la foudre divine. Un homme s’illustra à son tour en proclamant que dorénavant, tout autant que la ségrégation ne serait pas abolit, les Noirs refuseront de monter dans les bus. Une campagne de boycott sans précédant dans l’histoire, fut lancée par un jeune pasteur noir nommé Martin Luther King.
Au bord de la faillite, les sociétés de transport urbain durent céder et le 13 novembre 1956, la Cour Suprême déclara illégales, les lois ségrégationnistes. Rosa, fille d’Isis, sœur de Maat, tu as accompli ton parcours terrestre, comme une « Juste de voix ».
Réalité du Franc CFA : Le nazisme monétaire
Préface de la nouvelle édition du livre « Le Franc CFA et l’Euro Contre l’Afrique » par François Ndengwe
Le professeur Nicolas Agbohou a donné à son livre un titre qui résume la réalité qu’il décrit et annonce le combat qu’il mène : « Le Franc CFA et l’Euro Contre l’Afrique ».
Quelle est cette réalité ? C’est d’abord la servitude de quinze pays africains à la monnaie française. Un système de parité fixe, sans équivalent dans l’histoire monétaire, ligote la monnaie de ces pays, à la monnaie française, hier le franc français, aujourd’hui l’euro. La singularité de ce système, c’est l’arsenal légal et statutaire qui régit le fonctionnement de la zone franc. Le lecteur est vivement invité à lire avec attention l’analyse que fait Nicolas Agbohou de cet arsenal. A ce jour et à notre connaissance, seuls deux auteurs ont consacré leur ouvrage à cette analyse : feu le professeur Joseph Tchundjang Pouémi, dans un livre paru au début des années 1980s, Monnaie, servitude et liberté – La répression monétaire de l’Afrique [1] et Nicolas Agbohou, dans le livre que vous tenez en mains. C’est dire l’importance de ce livre et l’exceptionnelle valeur du travail qu’a accompli Nicolas Agbohou.
Livre Le Franc CFA et l’Euro contre l’Afrique
La réalité du franc CFA et de la zone franc, c’est aussi et peut-être surtout, le nazisme monétaire. Mettre en lumière cette autre réalité est l’un des intérêts majeurs de la présente et nouvelle édition du livre de Nicolas Agbohou. Le franc CFA, ou franc des Colonies Françaises d’Afrique, est créé le 25 décembre 1945 par un décret signé par trois Français [2] qui ont en commun un double caractère : ils sont imbus de la suprématie blanche ; ils sont de fervents acteurs de l’agression coloniale contre l’Afrique. Surtout, leur pays, la France, vaincue et conquise par l’Allemagne hitlérienne en mai 1940 vient de subir cinq années d’occupation nazie. Or cette occupation n’avait pas que le caractère spectaculairement bestial des hordes de soldats allemands soumettant les Français, pillant et versant le sang. L’occupation allemande de la France fut aussi un formidable champ d’exécution du nazisme monétaire externe.
Conçu par Herman Goering, ministre de l’économie de Hitler, et appliqué aux territoires conquis par les troupes allemandes, le nazisme monétaire externe allemand n’avait que deux objectifs : soumettre et piller. Parce qu’elle était, et de loin, le plus gros des territoires conquis par l’Allemagne, la France a subi le nazisme monétaire allemand avec beaucoup plus de rigueur que les autres territoires eux aussi conquis par l’Allemagne, par exemple la Belgique et la Pologne. Curieusement, alors qu’il existe des tonnes de livres, de mémoires, de thèses de doctorats et d’articles sur l’occupation nazie de la France, et que chaque année apporte de nouvelles publications sur le sujet, il n’existe quasiment rien sur le nazisme monétaire infligé par les Allemands aux Français. Pourquoi ?
La grande surprise ici, c’est le silence des Français, de leurs historiens et de leurs universitaires, d’habitude si diserts, sur ce qui est sans doute l’épisode le plus saignant de l’histoire contemporaine de leur pays. Il faut remonter soixante trois ans plus tôt, pour trouver un Français écrivant sérieusement sur ce sujet : René Sédillot, qui publie en 1945, son livre intitulé Le Franc enchaîné – Histoire de la monnaie française pendant la guerre et l’occupation. Sédillot constate : « Avec les siècles, les formes de pillage sont devenues plus savantes. Les anciens Germains dévastaient en toute simplicité les pays qu’ils avaient conquis. Leurs descendants, en 1940, ont recouru à une méthode de rapine plus subtile et plus fructueuse : ils ont mis le mark à 20 francs ».
Zone CFA
Copyright, United Nations, 2008
Cette manipulation du taux de change, à l’avantage exclusif du conquérant est l’une des caractéristiques du nazisme monétaire appliqué à la France, nazisme monétaire que celle-ci, une fois libérée du joug hitlérien, appliquera aussi, intégralement et même en l’accentuant à l’Afrique. Ce n’est pas une surprise, les Français créent le CFA en 1945, après l’occupation nazie, la même année où Sédillot publie son livre. Pour cette création, ils ont au préalable récupéré l’arsenal statutaire du nazisme monétaire que leur a infligé l’Allemagne et qui fut entre autres inclus dans la convention d’armistice signée le 22 juin 1940 entre la France conquise et l’Allemagne conquérante. Les Français ont alors fait du copier-coller : à leur tour, ils ont retourné l’arsenal nazi contre les Africains, de sorte que le franc CFA et la zone franc, c’est du nazisme monétaire.
Parmi les nombreux mérites de la présente édition de Le Franc CFA et l’Euro Contre l’Afrique, l’un des plus instructifs est donc que Nicolas Agbohou, ici, est l’un des premiers auteurs à jeter la lumière sur le caractère foncièrement nazi de la zone franc. Du coup, il montre aussi la transmutation par laquelle, la France, d’opprimée et exploitée par l’Allemagne hitlérienne, est devenue oppresseur et exploiteuse de l’Afrique, en usant du nazisme monétaire. Nicolas Agbohou ouvre ainsi un vaste domaine de recherches que devront explorer historiens, économistes et divers chercheurs.
Nicolas Agbohou n’est pas qu’un chercheur. Il est aussi un combattant pour la justice. Son livre est un outil de ce combat. Combat contre le double caractère malsain des pères fondateurs du franc CFA : suprématie blanche, agression coloniale de l’Afrique. Double caractère qui est hélas une immuable constante de la zone franc et qui permet à l’Etat français de réussir l’exploit de maintenir intact son système de domination monétaire des pays CFA, malgré les « indépendances » qu’elle leur a accordées dans les années 1960s. Rien n’a changé, pas même le sigle : on a gardé CFA, qui signifie désormais quelque chose comme Communauté Financière d’Afrique.
Combat contre l’infantilisation dans laquelle la zone franc maintient l’Afrique, infantilisation qui relève du syndrome « Ne-le-faîtes-pas-vous-même, nous-nous-en-chargeons-pour-vous » . Au lieu de gérer eux-mêmes leurs réserves, les États CFA les confient au Trésor français. Au lieu de fixer eux-mêmes leurs objectifs de taux d’inflation, ils se contentent de singer ceux de la France et aujourd’hui de l’eurogroupe. Au lieu de favoriser et intensifier les échanges entre eux, les États CFA miment les « critères de convergence » définis par la France et l’eurogroupe. Au lieu de se doter des moyens techniques pour fabriquer eux-mêmes leur monnaie, ils se contentent de tout sous-traiter aux imprimeries de la Banque de France, qui facturent au prix fort. Au lieu d’encourager l’émergence d’une élite africaine d’économistes et financiers compétents et indépendants, capables de défendre les intérêts africains, de promouvoir le point de vue africain et de le faire entendre dans le monde, les Etats CFA, s’en remettent aux « experts » de la Banque de France et du Trésor français ou à ceux des institutions multilatérales comme le FMI ou la Banque Mondiale.
Toute politique sans contradicteurs est corrompue. C’est précisément le cas de la zone franc et du franc CFA en Afrique. Dans cette zone, les questions monétaires sont un sujet tabou, la répression sévère, parfois meurtrière, comme ce fut probablement le cas concernant le décès, certains disent l’assassinat de Tchundjang Pouémi. Les premiers responsables de cette situation sont les dirigeants africains. Au lendemain des « indépendances », ils ont embarqué leurs populations dans l’impasse du franc CFA, lequel n’est rien d’autre que la prolongation de l’agression coloniale et raciale contre l’Afrique. Cette monnaie a admirablement servi le but pour lequel il fut créé : être l’instrument de « l’appauvrissement automatique de l’Afrique et de l’enrichissement automatique de la France » , pour paraphraser René Sédillot. Il y avait d’autres voies. Par exemple celle choisie par les pays du Maghreb, dès qu’ils se sont libérés du joug colonial français. Ces pays se portent aujourd’hui infiniment mieux que les pays CFA. Toutes les études le montrent, la décision de quitter la zone franc est pour beaucoup dans la meilleure santé économique de ces pays maghrébins.
Le travail de Nicolas Agbohou peut donc être considéré comme une œuvre salutaire contre la corruption en Afrique. En déchirant le voile du tabou, en mettant le débat sur la place publique, en présentant aussi objectivement que possible tous les termes du débat, il rend un grand service à l’Afrique entière. S’il vise les décideurs qui, par leurs fonctions dans l’appareil d’État, sont capables de prendre les mesures nécessaires à la libération monétaire de l’Afrique, Nicolas Agbohou s’adresse d’abord au plus commun des citoyens africains : bien informés, ceux-ci seront mieux armés pour obliger leurs dirigeants à prendre les meilleures décisions. Ici encore, il faut rendre hommage à Nicolas Agbohou : il a abandonné le jargon des hommes de sa profession, les économistes, pour utiliser une langue simple, que peut comprendre tout Africain qui accepte de faire le moindre effort personnel.
Au livre de Tchundjang Pouémi publié voici bientôt trente ans, les adeptes du statu quo néocolonial et les bénéficiaires du nazisme monétaire français ont répondu par un silence. Total black out. Ils ont refusé le débat. Il n’y a pas eu débat. Ils ont été imités par leurs relais dans les cercles influents, en l’occurrence le Fonds Monétaire International, la Banque Mondiale et la Banque Africaine de Développement, qui ont la mainmise sur les questions économiques ou stratégiques concernant l’Afrique. Les banques centrales des pays CFA ont réagi exactement comme ces adeptes et ces bénéficiaires. A la première édition de Le Franc CFA et l’Euro contre l’Afrique, publiée en 1999, l’année de l’introduction de l’euro, on a observé encore la même réaction de ces adeptes, de ces bénéficiaires et de ces banques centrales. Jusqu’ici, cette réaction, ainsi que la répression et l’intimidation contre la pensée libre en Afrique ont bloqué tout débat sur ce qui est sans doute le plus grand scandale monétaire de toute l’histoire et aussi la principale cause de l’appauvrissement de centaines de millions d’Africains.
Les choses pourraient être différentes avec la présente édition. Deux éléments nouveaux poussent à le croire. D’abord, l’euro n’a apporté aux Africains aucun des nombreux bienfaits qu’on leur avait promis lors de l’introduction de cette monnaie et de l’arrimage du franc CFA à elle. Au contraire, les populations africaines souffrent aujourd’hui plus que jamais de l’asservissement du franc CFA à l’euro : l’appréciation considérable de l’euro par rapport au dollar a pour conséquence l’appréciation automatique du franc CFA et donc aussi une dévastatrice perte de compétitivité des pays CFA.
Second élément, le plus important, la guerre en Côte d’Ivoire. La guerre que les bénéficiaires du nazisme monétaire français ont provoquée en Côte d’Ivoire ces cinq dernières années, a permis à grand nombre d’Africains, en premier lieu les Ivoiriens, d’identifier clairement les ennemis de l’Afrique. Des millions d’Africains sont descendus dans la rue pour affronter les chars ennemis et protéger les responsables Ivoiriens décidés à défendre l’intérêt Africain et à mettre fin au néocolonialisme dont le franc CFA n’est qu’un aspect. Un nombre considérable d’Africains, souvent des jeunes, sont morts dans ce combat pour la libération de la Côte d’Ivoire et celle de l’Afrique.
Une responsabilité particulière est donc placée sur les épaules des dirigeants actuels et futurs de la Côte d’Ivoire. Toutes ces victimes, tous ces jeunes, sont-ils morts pour rien ? Le débat pour la libération définitive de l’Afrique ne peut plus être interdit. Or cette libération passe, à notre avis, par un rejet du franc CFA. Il ne peut donc plus y avoir tabou, et aujourd’hui, l’on ne peut plus répondre à Nicolas Agbohou par le black-out.
Mieux, les dirigeants de Côte d’Ivoire, ont pour ainsi dire l’obligation d’aller de l’avant sur le chemin de la libération. Or il se trouve que, malgré la guerre qui a considérablement affaibli ce pays, économiquement, politiquement et administrativement, le divisant en deux territoires antagonistes, l’un aux mains des rebelles et de leurs commanditaires étrangers, la Côte d’Ivoire demeure et de loin, la plus importante économie de l’UEMOA, représentant à elle seule près de 40% du PIB de cette union. La sortie de la Côte d’Ivoire de l’UEMOA sonnerait le glas de la zone franc.
Tout ceci souligne l’importance exceptionnelle aujourd’hui de la Côte d’Ivoire pour le progrès en Afrique. L’année 2008, est annoncée comme aussi l’année des élections en Côte d’Ivoire. Les Ivoiriens, quel que soit leur niveau de responsabilité, doivent bien saisir la portée des choix qu’ils auront à effectuer lors de ces élections. Tout mouvement vers la libération étant pour l’instant invisible dans la zone CEMAC soumise à des autocrates s’éternisant au pouvoir, totalisant près de deux siècles d’exercice continu de dictature, c’est à l’UEMOA que revient la tâche de lancer la marche vers l’émancipation de l’Afrique. Et à l’intérieur de l’UEMOA, c’est au leader de cette union, la Côte d’Ivoire, de donner le cap.
Il se trouve que Nicolas Agbohou, patriote panafricain convaincu, est aussi Ivoirien. Il se trouve aussi que c’est en Côte d’Ivoire que Tchundjang Pouémi a élaboré sa théorie et rassemblé les éléments qui lui ont permis d’écrire son livre. Nicolas Agbohou, en digne successeur de Tchundjang Pouémi, est un Ivoirien conscient des responsabilités qui incombent à son pays dans le combat sans merci contre le nazisme monétaire français en Afrique. Les dirigeants ivoiriens pourraient-il l’écouter ? Les dirigeants Africains pourraient-ils lui prêter l’oreille ?
Le professeur Nicolas Agbohou a donné à son livre un titre qui résume la réalité qu’il décrit et annonce le combat qu’il mène : « Le Franc CFA et l’Euro Contre l’Afrique ».
Quelle est cette réalité ? C’est d’abord la servitude de quinze pays africains à la monnaie française. Un système de parité fixe, sans équivalent dans l’histoire monétaire, ligote la monnaie de ces pays, à la monnaie française, hier le franc français, aujourd’hui l’euro. La singularité de ce système, c’est l’arsenal légal et statutaire qui régit le fonctionnement de la zone franc. Le lecteur est vivement invité à lire avec attention l’analyse que fait Nicolas Agbohou de cet arsenal. A ce jour et à notre connaissance, seuls deux auteurs ont consacré leur ouvrage à cette analyse : feu le professeur Joseph Tchundjang Pouémi, dans un livre paru au début des années 1980s, Monnaie, servitude et liberté – La répression monétaire de l’Afrique [1] et Nicolas Agbohou, dans le livre que vous tenez en mains. C’est dire l’importance de ce livre et l’exceptionnelle valeur du travail qu’a accompli Nicolas Agbohou.
Livre Le Franc CFA et l’Euro contre l’Afrique
La réalité du franc CFA et de la zone franc, c’est aussi et peut-être surtout, le nazisme monétaire. Mettre en lumière cette autre réalité est l’un des intérêts majeurs de la présente et nouvelle édition du livre de Nicolas Agbohou. Le franc CFA, ou franc des Colonies Françaises d’Afrique, est créé le 25 décembre 1945 par un décret signé par trois Français [2] qui ont en commun un double caractère : ils sont imbus de la suprématie blanche ; ils sont de fervents acteurs de l’agression coloniale contre l’Afrique. Surtout, leur pays, la France, vaincue et conquise par l’Allemagne hitlérienne en mai 1940 vient de subir cinq années d’occupation nazie. Or cette occupation n’avait pas que le caractère spectaculairement bestial des hordes de soldats allemands soumettant les Français, pillant et versant le sang. L’occupation allemande de la France fut aussi un formidable champ d’exécution du nazisme monétaire externe.
Conçu par Herman Goering, ministre de l’économie de Hitler, et appliqué aux territoires conquis par les troupes allemandes, le nazisme monétaire externe allemand n’avait que deux objectifs : soumettre et piller. Parce qu’elle était, et de loin, le plus gros des territoires conquis par l’Allemagne, la France a subi le nazisme monétaire allemand avec beaucoup plus de rigueur que les autres territoires eux aussi conquis par l’Allemagne, par exemple la Belgique et la Pologne. Curieusement, alors qu’il existe des tonnes de livres, de mémoires, de thèses de doctorats et d’articles sur l’occupation nazie de la France, et que chaque année apporte de nouvelles publications sur le sujet, il n’existe quasiment rien sur le nazisme monétaire infligé par les Allemands aux Français. Pourquoi ?
La grande surprise ici, c’est le silence des Français, de leurs historiens et de leurs universitaires, d’habitude si diserts, sur ce qui est sans doute l’épisode le plus saignant de l’histoire contemporaine de leur pays. Il faut remonter soixante trois ans plus tôt, pour trouver un Français écrivant sérieusement sur ce sujet : René Sédillot, qui publie en 1945, son livre intitulé Le Franc enchaîné – Histoire de la monnaie française pendant la guerre et l’occupation. Sédillot constate : « Avec les siècles, les formes de pillage sont devenues plus savantes. Les anciens Germains dévastaient en toute simplicité les pays qu’ils avaient conquis. Leurs descendants, en 1940, ont recouru à une méthode de rapine plus subtile et plus fructueuse : ils ont mis le mark à 20 francs ».
Zone CFA
Copyright, United Nations, 2008
Cette manipulation du taux de change, à l’avantage exclusif du conquérant est l’une des caractéristiques du nazisme monétaire appliqué à la France, nazisme monétaire que celle-ci, une fois libérée du joug hitlérien, appliquera aussi, intégralement et même en l’accentuant à l’Afrique. Ce n’est pas une surprise, les Français créent le CFA en 1945, après l’occupation nazie, la même année où Sédillot publie son livre. Pour cette création, ils ont au préalable récupéré l’arsenal statutaire du nazisme monétaire que leur a infligé l’Allemagne et qui fut entre autres inclus dans la convention d’armistice signée le 22 juin 1940 entre la France conquise et l’Allemagne conquérante. Les Français ont alors fait du copier-coller : à leur tour, ils ont retourné l’arsenal nazi contre les Africains, de sorte que le franc CFA et la zone franc, c’est du nazisme monétaire.
Parmi les nombreux mérites de la présente édition de Le Franc CFA et l’Euro Contre l’Afrique, l’un des plus instructifs est donc que Nicolas Agbohou, ici, est l’un des premiers auteurs à jeter la lumière sur le caractère foncièrement nazi de la zone franc. Du coup, il montre aussi la transmutation par laquelle, la France, d’opprimée et exploitée par l’Allemagne hitlérienne, est devenue oppresseur et exploiteuse de l’Afrique, en usant du nazisme monétaire. Nicolas Agbohou ouvre ainsi un vaste domaine de recherches que devront explorer historiens, économistes et divers chercheurs.
Nicolas Agbohou n’est pas qu’un chercheur. Il est aussi un combattant pour la justice. Son livre est un outil de ce combat. Combat contre le double caractère malsain des pères fondateurs du franc CFA : suprématie blanche, agression coloniale de l’Afrique. Double caractère qui est hélas une immuable constante de la zone franc et qui permet à l’Etat français de réussir l’exploit de maintenir intact son système de domination monétaire des pays CFA, malgré les « indépendances » qu’elle leur a accordées dans les années 1960s. Rien n’a changé, pas même le sigle : on a gardé CFA, qui signifie désormais quelque chose comme Communauté Financière d’Afrique.
Combat contre l’infantilisation dans laquelle la zone franc maintient l’Afrique, infantilisation qui relève du syndrome « Ne-le-faîtes-pas-vous-même, nous-nous-en-chargeons-pour-vous » . Au lieu de gérer eux-mêmes leurs réserves, les États CFA les confient au Trésor français. Au lieu de fixer eux-mêmes leurs objectifs de taux d’inflation, ils se contentent de singer ceux de la France et aujourd’hui de l’eurogroupe. Au lieu de favoriser et intensifier les échanges entre eux, les États CFA miment les « critères de convergence » définis par la France et l’eurogroupe. Au lieu de se doter des moyens techniques pour fabriquer eux-mêmes leur monnaie, ils se contentent de tout sous-traiter aux imprimeries de la Banque de France, qui facturent au prix fort. Au lieu d’encourager l’émergence d’une élite africaine d’économistes et financiers compétents et indépendants, capables de défendre les intérêts africains, de promouvoir le point de vue africain et de le faire entendre dans le monde, les Etats CFA, s’en remettent aux « experts » de la Banque de France et du Trésor français ou à ceux des institutions multilatérales comme le FMI ou la Banque Mondiale.
Toute politique sans contradicteurs est corrompue. C’est précisément le cas de la zone franc et du franc CFA en Afrique. Dans cette zone, les questions monétaires sont un sujet tabou, la répression sévère, parfois meurtrière, comme ce fut probablement le cas concernant le décès, certains disent l’assassinat de Tchundjang Pouémi. Les premiers responsables de cette situation sont les dirigeants africains. Au lendemain des « indépendances », ils ont embarqué leurs populations dans l’impasse du franc CFA, lequel n’est rien d’autre que la prolongation de l’agression coloniale et raciale contre l’Afrique. Cette monnaie a admirablement servi le but pour lequel il fut créé : être l’instrument de « l’appauvrissement automatique de l’Afrique et de l’enrichissement automatique de la France » , pour paraphraser René Sédillot. Il y avait d’autres voies. Par exemple celle choisie par les pays du Maghreb, dès qu’ils se sont libérés du joug colonial français. Ces pays se portent aujourd’hui infiniment mieux que les pays CFA. Toutes les études le montrent, la décision de quitter la zone franc est pour beaucoup dans la meilleure santé économique de ces pays maghrébins.
Le travail de Nicolas Agbohou peut donc être considéré comme une œuvre salutaire contre la corruption en Afrique. En déchirant le voile du tabou, en mettant le débat sur la place publique, en présentant aussi objectivement que possible tous les termes du débat, il rend un grand service à l’Afrique entière. S’il vise les décideurs qui, par leurs fonctions dans l’appareil d’État, sont capables de prendre les mesures nécessaires à la libération monétaire de l’Afrique, Nicolas Agbohou s’adresse d’abord au plus commun des citoyens africains : bien informés, ceux-ci seront mieux armés pour obliger leurs dirigeants à prendre les meilleures décisions. Ici encore, il faut rendre hommage à Nicolas Agbohou : il a abandonné le jargon des hommes de sa profession, les économistes, pour utiliser une langue simple, que peut comprendre tout Africain qui accepte de faire le moindre effort personnel.
Au livre de Tchundjang Pouémi publié voici bientôt trente ans, les adeptes du statu quo néocolonial et les bénéficiaires du nazisme monétaire français ont répondu par un silence. Total black out. Ils ont refusé le débat. Il n’y a pas eu débat. Ils ont été imités par leurs relais dans les cercles influents, en l’occurrence le Fonds Monétaire International, la Banque Mondiale et la Banque Africaine de Développement, qui ont la mainmise sur les questions économiques ou stratégiques concernant l’Afrique. Les banques centrales des pays CFA ont réagi exactement comme ces adeptes et ces bénéficiaires. A la première édition de Le Franc CFA et l’Euro contre l’Afrique, publiée en 1999, l’année de l’introduction de l’euro, on a observé encore la même réaction de ces adeptes, de ces bénéficiaires et de ces banques centrales. Jusqu’ici, cette réaction, ainsi que la répression et l’intimidation contre la pensée libre en Afrique ont bloqué tout débat sur ce qui est sans doute le plus grand scandale monétaire de toute l’histoire et aussi la principale cause de l’appauvrissement de centaines de millions d’Africains.
Les choses pourraient être différentes avec la présente édition. Deux éléments nouveaux poussent à le croire. D’abord, l’euro n’a apporté aux Africains aucun des nombreux bienfaits qu’on leur avait promis lors de l’introduction de cette monnaie et de l’arrimage du franc CFA à elle. Au contraire, les populations africaines souffrent aujourd’hui plus que jamais de l’asservissement du franc CFA à l’euro : l’appréciation considérable de l’euro par rapport au dollar a pour conséquence l’appréciation automatique du franc CFA et donc aussi une dévastatrice perte de compétitivité des pays CFA.
Second élément, le plus important, la guerre en Côte d’Ivoire. La guerre que les bénéficiaires du nazisme monétaire français ont provoquée en Côte d’Ivoire ces cinq dernières années, a permis à grand nombre d’Africains, en premier lieu les Ivoiriens, d’identifier clairement les ennemis de l’Afrique. Des millions d’Africains sont descendus dans la rue pour affronter les chars ennemis et protéger les responsables Ivoiriens décidés à défendre l’intérêt Africain et à mettre fin au néocolonialisme dont le franc CFA n’est qu’un aspect. Un nombre considérable d’Africains, souvent des jeunes, sont morts dans ce combat pour la libération de la Côte d’Ivoire et celle de l’Afrique.
Une responsabilité particulière est donc placée sur les épaules des dirigeants actuels et futurs de la Côte d’Ivoire. Toutes ces victimes, tous ces jeunes, sont-ils morts pour rien ? Le débat pour la libération définitive de l’Afrique ne peut plus être interdit. Or cette libération passe, à notre avis, par un rejet du franc CFA. Il ne peut donc plus y avoir tabou, et aujourd’hui, l’on ne peut plus répondre à Nicolas Agbohou par le black-out.
Mieux, les dirigeants de Côte d’Ivoire, ont pour ainsi dire l’obligation d’aller de l’avant sur le chemin de la libération. Or il se trouve que, malgré la guerre qui a considérablement affaibli ce pays, économiquement, politiquement et administrativement, le divisant en deux territoires antagonistes, l’un aux mains des rebelles et de leurs commanditaires étrangers, la Côte d’Ivoire demeure et de loin, la plus importante économie de l’UEMOA, représentant à elle seule près de 40% du PIB de cette union. La sortie de la Côte d’Ivoire de l’UEMOA sonnerait le glas de la zone franc.
Tout ceci souligne l’importance exceptionnelle aujourd’hui de la Côte d’Ivoire pour le progrès en Afrique. L’année 2008, est annoncée comme aussi l’année des élections en Côte d’Ivoire. Les Ivoiriens, quel que soit leur niveau de responsabilité, doivent bien saisir la portée des choix qu’ils auront à effectuer lors de ces élections. Tout mouvement vers la libération étant pour l’instant invisible dans la zone CEMAC soumise à des autocrates s’éternisant au pouvoir, totalisant près de deux siècles d’exercice continu de dictature, c’est à l’UEMOA que revient la tâche de lancer la marche vers l’émancipation de l’Afrique. Et à l’intérieur de l’UEMOA, c’est au leader de cette union, la Côte d’Ivoire, de donner le cap.
Il se trouve que Nicolas Agbohou, patriote panafricain convaincu, est aussi Ivoirien. Il se trouve aussi que c’est en Côte d’Ivoire que Tchundjang Pouémi a élaboré sa théorie et rassemblé les éléments qui lui ont permis d’écrire son livre. Nicolas Agbohou, en digne successeur de Tchundjang Pouémi, est un Ivoirien conscient des responsabilités qui incombent à son pays dans le combat sans merci contre le nazisme monétaire français en Afrique. Les dirigeants ivoiriens pourraient-il l’écouter ? Les dirigeants Africains pourraient-ils lui prêter l’oreille ?
vendredi 25 juillet 2008
Quelques chiffres à méditer...
Quelques chiffres à méditer...*Les 3 personnes les plus riches du monde sont aussi riches que les 48 pays les plus pauvres.*Les avoirs des 84 personnes les plus riches dépasse le produit intérieur brut de la Chine avec ses 1,2 milliards d'habitants.*Les 225 personnes les plus riches disposent d'une fortune équivalente au revenu annuel cumulé des 47% d'individus les plus pauvres de la planète, soit plus de 3 milliards de personnes.*Selon le même organe des Nations-Unies, il suffirait de moins de 4% de la richesse cumulée de ces 225 plus grosses fortunes mondiales (évaluées à plus de 1000 milliards de dollars) pour donner à toute la population du globe l'accès aux besoins de base et aux services élémentaires: santé, éducation, alimentation.Rapport ONU, pour le développement - PNUD 1998 - disponible chez Economica, 49, rue Héricart, 75015 Paris
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.:.:.Autres chiffres.:.:.*122 entreprises sont à l'origine de 80% de toutes les émissions de dioxyde de carbone.*Pour sa fabrication, un yacht de luxe nécessite 200.000 heures de travail, soit 96 années de travail d'une personne (8 heures par jours, 5 jours sur 7). Ainsi, avec ce qu'il gagne en quelques jours, un milliardaire peut s'approprier la vie entière d'un autre être humain.*Aux Etats-Unis, les 100 plus importants PDG gagnent chacun en moyenne 1000 fois plus que leurs salariés "ordinaires".*La fortune personnelle de Bill Gates (50 milliards de dollars) est égale à la fortune cumulée des 106 millions d'Américains les plus pauvres...*Le budget militaire américain de la seule année 2004 a été de 480 milliards de dollars, ce qui représente une dépense de 27.342 dollars par heure depuis la naissance du Christ.*En 2002, George W. Bush a décidé une hausse des dépenses militaires de 40 milliards de dollars.Cette seule augmentation du budget militaire américain représente exactement la somme qui serait nécessaire pour résoudre définitivement le problème de la faim dans le monde. (selon les estimations de l'ONU)
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.:.:.Autres chiffres.:.:.*122 entreprises sont à l'origine de 80% de toutes les émissions de dioxyde de carbone.*Pour sa fabrication, un yacht de luxe nécessite 200.000 heures de travail, soit 96 années de travail d'une personne (8 heures par jours, 5 jours sur 7). Ainsi, avec ce qu'il gagne en quelques jours, un milliardaire peut s'approprier la vie entière d'un autre être humain.*Aux Etats-Unis, les 100 plus importants PDG gagnent chacun en moyenne 1000 fois plus que leurs salariés "ordinaires".*La fortune personnelle de Bill Gates (50 milliards de dollars) est égale à la fortune cumulée des 106 millions d'Américains les plus pauvres...*Le budget militaire américain de la seule année 2004 a été de 480 milliards de dollars, ce qui représente une dépense de 27.342 dollars par heure depuis la naissance du Christ.*En 2002, George W. Bush a décidé une hausse des dépenses militaires de 40 milliards de dollars.Cette seule augmentation du budget militaire américain représente exactement la somme qui serait nécessaire pour résoudre définitivement le problème de la faim dans le monde. (selon les estimations de l'ONU)
$ Money $
L'argent, le temps, et les esclavesTechniquement, l'argent est une unité de calcul intermédiaire pour échanger du temps contre du temps, sans que le temps des uns et des autres puisse être comparé directement. Car chaque conversion entre l'argent et le temps se fait sur la base d'une estimation subjective, qui varie selon le rapport de force économique et informationnel entre l'acheteur et le vendeur.
Dans la pratique, ce rapport de force est toujours défavorable au consommateur-salarié.Lorsqu'un individu moyen achète un produit, il paye le temps qui a été nécessaire pour fabriquer ce produit à un prix bien plus élevé que le salaire qui lui est payé pour une fraction équivalente de son propre temps.Par exemple, si une voiture est produite en 2 heures par 20 salariés (y compris le travail des commerciaux et le travail inclus dans les équipements de production utilisés), le salaire de chaque salarié pour ces 2 heures devrait être égal à 1/20è du prix de la voiture, soit 500 euros si la voiture vaut 10.000 euros. Ce qui fait un salaire horaire théorique de 250 euros (1600 FF). Pour la plupart des salariés, on est très loin du compte.Lorsqu'un salarié occidental donne 10 heures de son temps, il reçoit seulement l'équivalent d'une heure. Pour un salarié du Tiers Monde, le rapport tombe à 1000 heures contre une.
Ce système est la version moderne de l'esclavage.Les bénéficiaires du temps volé aux salariés sont les entreprises, mais aussi les états dès lors que l'argent prélevé par les impôts et des taxes n'est pas utilisé dans le sens de l'intérêt général.
Dans la pratique, ce rapport de force est toujours défavorable au consommateur-salarié.Lorsqu'un individu moyen achète un produit, il paye le temps qui a été nécessaire pour fabriquer ce produit à un prix bien plus élevé que le salaire qui lui est payé pour une fraction équivalente de son propre temps.Par exemple, si une voiture est produite en 2 heures par 20 salariés (y compris le travail des commerciaux et le travail inclus dans les équipements de production utilisés), le salaire de chaque salarié pour ces 2 heures devrait être égal à 1/20è du prix de la voiture, soit 500 euros si la voiture vaut 10.000 euros. Ce qui fait un salaire horaire théorique de 250 euros (1600 FF). Pour la plupart des salariés, on est très loin du compte.Lorsqu'un salarié occidental donne 10 heures de son temps, il reçoit seulement l'équivalent d'une heure. Pour un salarié du Tiers Monde, le rapport tombe à 1000 heures contre une.
Ce système est la version moderne de l'esclavage.Les bénéficiaires du temps volé aux salariés sont les entreprises, mais aussi les états dès lors que l'argent prélevé par les impôts et des taxes n'est pas utilisé dans le sens de l'intérêt général.
Les intellectuels africains ou les valets courbés des oppresseurs de noirs.
Où sont ils passés les écrivains, les romanciers, les politiques, les intellectuels, les comédiens nommés par le pouvoir politico-médiatique comme les représentants de la communauté noire ?Depuis un moment le silence complice et apeuré des partisans de la politique de la génuflexion est de plus en plus visible.Ne vous y trompez pas, ils sont de retour pour aller zouker et danser la techno le 10 mai prochain car il faut remercier la France d'avoir « aboli » la traite des noirs !Novembre 2005 nous avons assisté à la création d'un SOS racisme bis, le CRAN et une certaine « amitié judeo-noire », à croire que le judaïsme est incompatible à la mélanine selon ces imposteurs.Nous attendons impatiemment « l'amitié judeo-blanche » puisque les 2000 ans de pogroms et la solution finale ne sont pas l'oeuvre de ces « sauvages », si je dois reprendre le mot du philosophe schizophrène Alain Finkielkraut.Leur silence assourdissant après la bavure commise sur Barber, la loi sur la colonisation, la soudaine réapparition de ces nègres affamés, employés pour lyncher le nèg-marron Dieudonné pose la question de la légitimité de ces opportunistes.Où sont ils partis, ces universalistes vaseux, ces « français noirs » qui ont compris que pour vendre leurs livres il fallait simplement dire la formule « je suis un anti Dieudonné » et les portes s'ouvrent comme par enchantement.Le dernier inscrit sur la liste est Koffi yamgnane l'ami et le filleul de l'assassin Togolais Eyadema Gnassingbé, il est reconvertit depuis peu en opposant de circonstance. Ex maire d'une campagne perdue de 400 âmes, il se revendique « juste » car il a prêté son nom à une réunion planifiant la mort de Dieudonné !Si au moins sa justice pouvait se rappeler de son pays qui gît sous le régime sanguinaire et clanique des Gnassingbé et surtout son village natal Bassar qui n'a aucune infrastructure sanitaire et où les femmes meurent en voulant aller à Sokodé (ville voisine) pour accoucher.Ils sont silencieux quand certains députés osent dire qu'il y'a eu des aspects positifs à la colonisation, pourquoi ne pas continuer et faire une loi sur l'aspect positif du régime de Vichy !Quel silence de la part de Lozès qui promettait de défendre la cause noire puisqu'il fallait éviter que Dieudonné coupe les chaînes du régime du nègre instauré dans ce pays.Nous connaissons les effets du syndrome de Stockholm ; voici que ces « sous-citoyens » reprennent la chaîne du maître. D'intellectuels donneurs de leçons se muaient en véritables assujettis oubliant leur rôle de penseurs constructifs.Le plus attristant c'est de voir Patrick Lozés s'attabler avec les élus de l'UMP, ceux là même qui participent au pillage et au maintien des dictatures sanguinaires du Togo, du Gabon du Tchad du Congo....Ces mêmes intellectuels ont pour seule motivation être sous-maire à Saint Laurent du Pape. Ils encouragent les noirs à rejoindre la section UMPS pour coller les affiches en 2007 !La liste n'est pas terminée, on voit la romancière- plagiaire Calixthe Beyala qui se dit « banche du Zimbabwé », oublier Paul Bya qui affame et tue les étudiants du Cameroun. La seule motivation est le ventre, aucune conscience panafricaine encore moins de la diaspora noire.Françoise Vergés parée de croûtes de pierre ridicules nous explique que 400ans d'esclavage n'a pas eu de conséquence sur situation actuelle de l'Afrique !Oublions le « Bourguignon » Gaston Kelmann avec ses demi-phrases apprises par cœur nous expliquant qu'il est Français, l'ignare est invité par les néocolons sur toutes les chaînes pour expliquer que l'Afrique n'a pas de culture et que la culture africaine c'est l'Europe. Piètre intello, il a le mérite d'être désinscrit à l'ANPE, merci effet Dieudo !Après une analyse minutieuse on a commencé à comprendre ces intellectuels noirs qui ont choisi la soumission et l'allégeance à ceux qui poussent les jeunes noirs à la noyade et au suicide.Ils choisissent de ne pas dénoncer la politique France-africaine qui tue le continent noir et sa jeunesse. Ils choisissent de se taire sur ceux qui font leur fortune en exploitant les forêts africaines, se taire sur la cellule africaine de l'Elysée qui maintien les tortionnaires africains au pouvoir. Une lâcheté sans qualification.Devant la nouvelle loi SARKOZY sur l'immigration personne n'a rappelé à ce Français originaire de la Hongrie que c'est la France qui pille, détruit et anéantit l'Afrique. Si non que feraient les africains dans un pays qui ne veut pas d'eux !Pour ça personne n'ose l'ouvrir, le principal c'est d'être « français noir », l'acquisition du passeport français devient l'unique motivation et le combat de ces nègres à costume-cravate. Shame on you (honte à vous) !Calixthe Beyala et Gaston Kelman sont baîllonnés et terrés comme des lapins devant cette souffrance noire la seule chose qu'ils savent faire c'est d'aller danser « au bal d'autrui ».Pauvre Afrique , on se demande comment tu t'ensortiras quand Edem Kodjo à décidé de souper avec les assassins et parrainer la prise d'otage du Togo par l'ex directeur du Dauphiné libéré Charles Debbasch et Faure Gnassingbé le fils du roitelet Eyadema.Sassou N'guesso est devenu président de l'UA (Union Africaine)tout en pillant le Congo.Patrick Lozés ,Kelman et autres arrivistes noirs libres à vous d'aider à la destruction de l'Afrique. Libre à Kelman malgré son fort accent d'Afrique de dire sans honte qu'il est bourguignon mais de grâce ne parlez plus jamais en notre nom.
LE NOIR
Lettre ouverte à Georges Pernoud présentateur de ThalassaC'est avec stupéfaction et dégoût que nous venons de voir votre émission consacrée à la traite des noirs ce vendredi 5 mai 2006.La population africaine-antillaise ne demande pas que des vérités soient occultées, mais force est de constater que la mentalité héritée de la colonisation et de la traite n'est jamais loin quand il s'agit de traiter des sujets concernant l'Afrique.La question que nous vous posons est la suivante :Qu'est ce que cet ensemble de dossiers ficelés, à charge, a à voir avec la Traite des Africains commis par l'Occident et par la France en l'occurrence ?Votre émission était censée parler de la Traite négrière, et nous ne comprenons pas ce que fait la guerre civile au Libéria, ni le problème des maltraitances, dans ce document.Si vous avez besoin de vous convaincre que sans « le blanc », le noir ne peut pas s'en sortir, c'est votre problème !Etiez vous en manque de sujets sur l'esclavage ?Vous étiez apparemment au Ghana un pays qui a bien connu la sauvagerie des négriers occidentaux et leurs collabos noirs. Je vous suggère d'aller à El Mina d'aller à Cape-Coast, ou à Ouidah(Benin), pour voir la prouesse des négriers occidentaux.Pour information, les européens étaient de retour en 1885 pour se partager la terre noire après avoir « aboli » la traite négrière.Pour information, c'est la France qui a mis en place les dictatures dont souffre le peuple noir d'Afrique dit « francophone » aujourd'hui.Qui vend les armes aux africains ?Qui anime les guerres ?C'est le système politique de "l'Occident blanc".Comme toujours les occidentaux et leurs descendants ne s'engraissent que sur le sang africain !Cher Pernoud, malheureusement pour vous, nous connaissons bien le Ghana et mieux la côte de l'Ouest de l'Afrique. Parler de la maltraitance des enfants et le mélanger à la traite négrière, faisant ainsi l'amalgame entre le crime commis par l'occident blanc, les commerçants arabes, catholiques, juifs et protestants, est nauséeux.L'esclavage n'existe-t-il pas encore partout, MEME EN FRANCE, ET AUJOURD'HUI ?Nous avons compris que votre volonté, comme ceux de certains, c'est de discréditer la demande de justice.OUI nous exigeons justice puisque, sur les terres où l'esclavage nous a fixé, nous connaissons encore l'humiliation, le racisme, et la ségrégation raciale.Nous n'avons pas le temps de pleurnicher, ni de demander que le maire de Bordeaux ou des représentants des religions qui nous ont asservi demandent pardon.Nous exigeons respect de la mémoire de nos ancêtres et réparation pour 4OO ans d'humiliations.Nous nous battons pour libérer le peuple noir des procédés inacceptables de l'Occident, qui n'a jamais voulu et ne veut pas sa liberté.Renseignez vous sur le crime de la colonisation, renseignez vous sur les combines de l'UMP et du PS pour anéantir et briser la liberté noire en Afrique.Elf, Bolloré, et compagnie auraient-ils remplacé leurs ancêtres si l'on en croit certaines informations ?Laissez-nous vous donner un nom, et faites des recherches sur ce négrier qui opère en 2006 en Afrique : Charles Debbasch, ex président du Dauphiné Libéré serait encore un négrier blanc établit au Togo.Sans parler de l'Elysée qui soutient les collabos et assassins noirs du Togo, du Gabon, du Congo, du Tchad, etc., pour que les banques et les villes occidentales continuent de prospérer sur le sang des Africains.En conclusion, nous ne disons pas que l'Europe est le seul responsable, mais le constat est que ce commerce dont la France s'est enrichie, a été racialisé.L'esclavage n'était réservé qu'aux noirs d'Afrique.A ce que nous sachions, aucun autre peuple n'a connu un sort aussi "industriel" que celui de nos ancêtres dans les temps modernes s'agissant de l'esclavage.Vous ferez sûrement des heureux parmi les nostalgiques de la servitude noire, mais sachez que le peuple africain-antillais n'est pas dupe !
J'ai reçu dernièrement ce texte dans ma boite mail par ?
.::.::.::.::.::.::.::.::.::.Les Noirs ne Lisent pas et restent toujours nos esclaves.Nous pouvons encore continuer à récolter des profits des Noirs sans effort physique de notre part. Regardez les méthodes actuelles de maintien dans l'esclavage qu'ils s'imposent : IGNORANCE, AVIDITÉ et EGOISME.+● Leur IGNORANCE constitue la première arme de ce maintien en esclavage. Un grand homme une fois déclara : 'la meilleure façon de cacher quelque chose à un Noir est de la mettre dans un livre'. Nous vivons actuellement à l'Age de l'Information. Ils ont l'opportunité de lire n'importe quel livre sur quelque soit le sujet en rapport avec leurs efforts de lutte pour la liberté, mais ils refusent de lire.Il y a d'innombrables livres facilement disponibles à Borders, à Barnes & Noble, à Amazon.com sans mentionner les librairies spécialisées pour Noirs qui fournissent des oeuvres de grande valeur susceptibles de leur permettre d'atteindre une certaine équité économique (qui devrait être en fait Intégrée à leur lutte) mais peu d'entre eux lisent de façon soutenue, si jamais ils lisent..+● L' Avidité est une autre puissante arme de contention. Les Noirs, depuis l'abolition de l'esclavage, ont eu de grandes sommes d'argent à leur disposition. L'an dernier, seulement pour la période des fêtes de Noël et de fin d'année, ils ont dépensé 10 billions de dollars des 450 billions de dollars qui représentent leur revenu annuel (2.22%)N'importe qui d'entre nous peut les utiliser comme un marché cible pour quelle que soit l'entreprise. Ils viendront toujours y consommer. Étant principalement des consommateurs ils agissent par avidité, poussés par le plaisir et le désir de toujours posséder. Ils veulent toujours en posséder davantage sans penser le moins du monde à épargner ou à investir.Au lieu de démarrer une entreprise ils penseront de préférence à s'acheter de nouvelles paires de chaussures tennis. Certains d'entre eux vont jusqu'à négliger leurs propres enfants pour se procurer les tout derniers modèles TOMMY ou FUBU. Ils pensent jusqu'à présent que rouler en Mercedes et vivre dans une grande maison leurs octroient un certain 'statut' ou qu'ils ont réalisé le Rêve Américain. Ils sont fous !La majorité des leurs croupissent encore dans la pauvreté parce que leur avidité les empêche collectivement de constituer de meilleures communautés.Avec l'aide de BET, Black Entertainment Tonight, une chaîne de télévision pour Noirs (ndlt), et d'autres media télévisés du même genre qui leur apportent des images destructives dans leurs propres foyers, nous continuerons à tirer d'eux d'immenses profits comme ceux gagnés par TOMMY et NIKE. (Tommy Hillfiger les a même insulté, déclarant qu'il ne voulait pas de leur argent. Voyez cependant combien ils dépensent encore plus dans ses produits comme jamais ils ne l'ont fait auparavant !)Ils continueront de s'exhiber ainsi les uns devant les autres pendant que nous autres nous construirons une communauté plus forte à partir des profits que nous réalisons d'eux..+● L' Egoïsme est enraciné en eux depuis les temps de l'esclavage et c'est l'une des principales manières à travers lesquelles nous continuons à les y maintenir. L'un des leurs, Dubois, disait dans un livre, ' le Dixième des Talents' (1/10), qu'il existait une désunion viscérale dans leur culture. Il était précis dans ses déductions qui stipulent qu'il y avait des éléments épars de leur culture qui avaient atteint une certaine forme de succès. Cependant cette partie n'a pas bénéficié de l'amplitude de son oeuvre. Ils n'ont pas lu que 'le Dixième des Talents' se donnait pour mission de leur permettre d'aider les 90% sans talents d'atteindre une meilleure qualité de vie.Au contraire ces éléments ont crée une nouvelle catégorie de classe, la classe Buppie (que nous traduirions par parvenus) et regardent de haut les leurs ou bien les aident avec condescendance..+● Leur égoïsme ne leur permet pas de travailler ensemble sur des projets pour atteindre des réalisations communes. [Ptite pensée au 'defunt' blog commun...]Ils ne réaliseront jamais ce que nous avons accompli. Quand ils se mettent ensemble ils laissent leur ego dominer leurs objectifs communs. Donc leurs prétendues organisations d'aide et de charité semblent seulement promouvoir leurs noms sans apporter de réels changements au sein de la communauté. Ils sont heureux de siéger dans des conférences ou des conventions dans nos hôtels, discutant au sujet de ce qu'ils projettent de faire tout en récompensant par des plaques d'honneur et des titres les meilleurs orateurs mais non les meilleurs réalisateurs (ceux qui en fait Agissent). Y aura-t-il une fin à leur ÉGOISME?Ils refusent obstinément de se rendre compte que unis ils pourraient accomplir beaucoup plus : TOGETHER EACH ACHIEVES MORE (TEAM)Ils ne comprennent pas qu'il n'y a pas mieux que des entités individuelles mises ensemble pour contribuer à une oeuvre commune. .+● En réalité beaucoup de ces Buppies ne se rendent pas compte que deux chèques de paie les séparent de la pauvreté (ils sont à deux mois de salaire de la pauvreté). Et que tout cela est contrôlé par nos plumes et nos bureaux. Une simple signature suffit !! (Ndlt).+● Ainsi donc nous continuerons à les maintenir dans cet état aussi longtemps qu'ils refuseront de lire, aussi longtemps qu'ils continueront d'acheter tout ce qu'ils veulent pour satisfaire leur avidité de posséder, et aussi longtemps qu'ils continueront de penser qu'ils 'aident' leurs communautés en payant des cotisations à des organisations qui ne font pas plus que tenir d'extravagantes conventions dans nos hôtelsEn passant, ne vous inquiétez pas qu'ils puissent lire cet article. Rappelez vous : ILS NE LISENT PAS!Chers amis, c'est un ami Africain qui m'a envoyé ce mail, et il a raison cela nous concerne aussi au plus haut point nous Hommes et Femmes d'Afrique.Prouvons leur que ce qu'ils pensent de nous est faux. Passez cette lettre à vos amis et relations et réagissez le plus vite possible...
.::.::.::.::.::.::.::.::.::.Les Noirs ne Lisent pas et restent toujours nos esclaves.Nous pouvons encore continuer à récolter des profits des Noirs sans effort physique de notre part. Regardez les méthodes actuelles de maintien dans l'esclavage qu'ils s'imposent : IGNORANCE, AVIDITÉ et EGOISME.+● Leur IGNORANCE constitue la première arme de ce maintien en esclavage. Un grand homme une fois déclara : 'la meilleure façon de cacher quelque chose à un Noir est de la mettre dans un livre'. Nous vivons actuellement à l'Age de l'Information. Ils ont l'opportunité de lire n'importe quel livre sur quelque soit le sujet en rapport avec leurs efforts de lutte pour la liberté, mais ils refusent de lire.Il y a d'innombrables livres facilement disponibles à Borders, à Barnes & Noble, à Amazon.com sans mentionner les librairies spécialisées pour Noirs qui fournissent des oeuvres de grande valeur susceptibles de leur permettre d'atteindre une certaine équité économique (qui devrait être en fait Intégrée à leur lutte) mais peu d'entre eux lisent de façon soutenue, si jamais ils lisent..+● L' Avidité est une autre puissante arme de contention. Les Noirs, depuis l'abolition de l'esclavage, ont eu de grandes sommes d'argent à leur disposition. L'an dernier, seulement pour la période des fêtes de Noël et de fin d'année, ils ont dépensé 10 billions de dollars des 450 billions de dollars qui représentent leur revenu annuel (2.22%)N'importe qui d'entre nous peut les utiliser comme un marché cible pour quelle que soit l'entreprise. Ils viendront toujours y consommer. Étant principalement des consommateurs ils agissent par avidité, poussés par le plaisir et le désir de toujours posséder. Ils veulent toujours en posséder davantage sans penser le moins du monde à épargner ou à investir.Au lieu de démarrer une entreprise ils penseront de préférence à s'acheter de nouvelles paires de chaussures tennis. Certains d'entre eux vont jusqu'à négliger leurs propres enfants pour se procurer les tout derniers modèles TOMMY ou FUBU. Ils pensent jusqu'à présent que rouler en Mercedes et vivre dans une grande maison leurs octroient un certain 'statut' ou qu'ils ont réalisé le Rêve Américain. Ils sont fous !La majorité des leurs croupissent encore dans la pauvreté parce que leur avidité les empêche collectivement de constituer de meilleures communautés.Avec l'aide de BET, Black Entertainment Tonight, une chaîne de télévision pour Noirs (ndlt), et d'autres media télévisés du même genre qui leur apportent des images destructives dans leurs propres foyers, nous continuerons à tirer d'eux d'immenses profits comme ceux gagnés par TOMMY et NIKE. (Tommy Hillfiger les a même insulté, déclarant qu'il ne voulait pas de leur argent. Voyez cependant combien ils dépensent encore plus dans ses produits comme jamais ils ne l'ont fait auparavant !)Ils continueront de s'exhiber ainsi les uns devant les autres pendant que nous autres nous construirons une communauté plus forte à partir des profits que nous réalisons d'eux..+● L' Egoïsme est enraciné en eux depuis les temps de l'esclavage et c'est l'une des principales manières à travers lesquelles nous continuons à les y maintenir. L'un des leurs, Dubois, disait dans un livre, ' le Dixième des Talents' (1/10), qu'il existait une désunion viscérale dans leur culture. Il était précis dans ses déductions qui stipulent qu'il y avait des éléments épars de leur culture qui avaient atteint une certaine forme de succès. Cependant cette partie n'a pas bénéficié de l'amplitude de son oeuvre. Ils n'ont pas lu que 'le Dixième des Talents' se donnait pour mission de leur permettre d'aider les 90% sans talents d'atteindre une meilleure qualité de vie.Au contraire ces éléments ont crée une nouvelle catégorie de classe, la classe Buppie (que nous traduirions par parvenus) et regardent de haut les leurs ou bien les aident avec condescendance..+● Leur égoïsme ne leur permet pas de travailler ensemble sur des projets pour atteindre des réalisations communes. [Ptite pensée au 'defunt' blog commun...]Ils ne réaliseront jamais ce que nous avons accompli. Quand ils se mettent ensemble ils laissent leur ego dominer leurs objectifs communs. Donc leurs prétendues organisations d'aide et de charité semblent seulement promouvoir leurs noms sans apporter de réels changements au sein de la communauté. Ils sont heureux de siéger dans des conférences ou des conventions dans nos hôtels, discutant au sujet de ce qu'ils projettent de faire tout en récompensant par des plaques d'honneur et des titres les meilleurs orateurs mais non les meilleurs réalisateurs (ceux qui en fait Agissent). Y aura-t-il une fin à leur ÉGOISME?Ils refusent obstinément de se rendre compte que unis ils pourraient accomplir beaucoup plus : TOGETHER EACH ACHIEVES MORE (TEAM)Ils ne comprennent pas qu'il n'y a pas mieux que des entités individuelles mises ensemble pour contribuer à une oeuvre commune. .+● En réalité beaucoup de ces Buppies ne se rendent pas compte que deux chèques de paie les séparent de la pauvreté (ils sont à deux mois de salaire de la pauvreté). Et que tout cela est contrôlé par nos plumes et nos bureaux. Une simple signature suffit !! (Ndlt).+● Ainsi donc nous continuerons à les maintenir dans cet état aussi longtemps qu'ils refuseront de lire, aussi longtemps qu'ils continueront d'acheter tout ce qu'ils veulent pour satisfaire leur avidité de posséder, et aussi longtemps qu'ils continueront de penser qu'ils 'aident' leurs communautés en payant des cotisations à des organisations qui ne font pas plus que tenir d'extravagantes conventions dans nos hôtelsEn passant, ne vous inquiétez pas qu'ils puissent lire cet article. Rappelez vous : ILS NE LISENT PAS!Chers amis, c'est un ami Africain qui m'a envoyé ce mail, et il a raison cela nous concerne aussi au plus haut point nous Hommes et Femmes d'Afrique.Prouvons leur que ce qu'ils pensent de nous est faux. Passez cette lettre à vos amis et relations et réagissez le plus vite possible...
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